Psaume 5 – Partie IV

Psaume 5 – Partie IV – Les actions des méchants

Étude des versets 10 et 11

 

En introduction, nous avions vu que ce psaume était un chant accompagné d’instruments qui bourdonnent pour représenter le bruit du monde, le bruit des paroles et des actions des méchants, et nous avions délimité cinq parties dans le psaume.

La première partie du psaume donne la véritable définition de la prière.

La seconde partie définit les méchants, les paroles des méchants qui bourdonnent aux oreilles des justes et la réaction de Dieu face à ceux qui réfléchissent au mal.

En troisième partie, la partie centrale du psaume, nous avons défini la réaction du juste face aux bruits du monde, face aux paroles des méchants.

Et dans cette quatrième partie, nous verrons que Dieu nous rend lucides sur ce qui se passe dans le monde. Il nous montre ce que font les méchants afin que nous puissions comprendre et ne pas avoir peur.

 

Commençons notre étude par relire les versets qui nous intéressent :

¹⁰Car il n’y a point de sincérité dans leur bouche ; leur cœur est rempli de malice, leur gosier est un sépulcre ouvert, et ils ont sur la langue des paroles flatteuses.

¹¹ Frappe-les comme des coupables, ô Dieu ! Que leurs desseins amènent leur chute. Précipite-les au milieu de leurs péchés sans nombre ! Car ils se révoltent contre toi.

Verset 10

Car il n’y a point de sincérité dans leur bouche ; leur cœur est rempli de malice, leur gosier est un sépulcre ouvert, et ils ont sur la langue des paroles flatteuses.

Pour comprendre ce verset, il faut le regarder dans sa langue originelle, car la traduction ne respecte pas le placement des mots ni leur sens.

Dans ce verset, trois idées principales sont émises :

⇒ « car rien dans sa bouche affermi au-dedans d’eux », locution qui a été traduite par « car il n’y a point de sincérité dans leur bouche » ou encore par « car, dans leurs bouches, il n’a rien de sincère, »

⇒ « une ruine de tombeau ouvert leur gorge », locution qui a été traduite par « leur gosier est un sépulcre ouvert » ou encore par « leur gorge est une tombe ouverte. »

⇒ Leur langue ils sont flatteurs », locution qui a été traduite par « et ils ont sur la langue des paroles flatteuses » ou encore « ils flattent avec leur langue. »

Regardons cela de plus près, afin de mieux comprendre ces trois parties.

 

Car ⇒ il s’agit de la conjonction כִּי – kiy qui peut se traduire par que, pour, parce que, quand, quoique, comme, mais, alors, certainement, sauf, sûrement, puisque, oui en effet, ceci est, voilà…

Rien ⇒ il s’agit de l’adverbe אַיִן – ‘ayin en hébreu, que l’on peut traduire par rien, pas, zéro, nullement, ne pas avoir, manquer de, sans.

Dans sa bouche ⇒ il s’agit du mot פֶּה – peh qui signifie bouche de l’homme, la bouche comme organe de la parole et encore la bouche en tant que la gueule d’un animal.

Ce mot masculin découle du verbe פָּאָה – pa’ah qui signifie fendre en pièces, rompre en morceaux, briser, détruire. Ainsi, dans le mot bouche, on a l’idée de fendre en pièces, de briser, de rompre en morceaux, ce qui peut se comprendre, car la bouche de l’homme sert aussi à manger, donc à déchiqueter les aliments, comme la gueule de l’animal d’ailleurs. Mais, la bouche comme organe de la parole peut aussi détruire l’autre. Les paroles des mauvais sont souvent destructrices pour ceux qui les écoutent.

Affermi ⇒ il s’agit du verbe כּוּן – kuwn qui signifie être ferme, être stable, être établi. Dans le texte, il est au radical nifal et prend donc le sens d’être posé, établi, fixé, être fermement établi, être stable, être sûr, être durable, être fixé, être constant.

Au-dedans d’eux ⇒ il s’agit du nom masculin קֶרֶב – qereb qui signifie au milieu, parmi, entre, partie interne, le milieu, partie intérieure en tant que siège des pensées et des émotions, les entrailles. C’est pour cela que ce mot, que l’on retrouve 227 fois dans l’Ancien Testament a été traduit tour à tour par au-dedans, à l’intérieur, le ventre, le cœur…

Les trois lettres de ce mot ק (qof), ר (rèsh) et ב (bèit) forment une racine qui signifie matrice, intérieur du corps, entrailles, et aussi combat, bataille, s’approcher, se présenter, offrir.

Littéralement, ce début de verset pourrait se traduire par : « oui en effet, comme dans leurs paroles qui surgissent de leurs pensées, il n’y a rien de stable, de durable, de constant… »

On se souvient que David parle des méchants et des insensés que nous avons définis lors de l’étude précédente. Ainsi, ces méchants parlent, et dans leurs paroles, qui sont le reflet de leurs pensées, il n’y a rien de durable, de stable… il n’y a donc aucune vérité en eux, car la vérité est établie et stable. La vérité, c’est la Parole de Dieu. Donc, ces méchants ont des pensées contraires à la vérité, des pensées mensongères qui vont se diffuser par leurs paroles.

Cela rejoint la Parole de Jésus-Christ en Matthieu 15:11 : « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille l’homme. »

Eh oui, car ce qui sort de la bouche, ce sont les paroles, qui sont le reflet des mauvaises pensées. Ainsi, le véritable combat spirituel est un combat qui se situe à l’intérieur de nous, dans nos pensées, c’est là le lieu du combat, et c’est pour cela qu’on y retrouve l’idée dans la racine du mot קֶרֶב – qereb. Ce lieu de combat est symboliquement le cœur.

Lisons Matthieu 15:17-19 : « Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est jeté dans les lieux secrets ? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c’est ce qui souille l’homme. Car c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies… »

Alors, oui, dans les mauvaises pensées, il n’y a rien de stable, rien d’établi, comme le mensonge qui n’est jamais stable. Le mensonge peut suivre une opinion, mais cette opinion peut changer en fonction des expériences ou des découvertes, ou de ce que l’on entend ou apprend. Alors que la vérité est immuable, stable, elle ne bouge pas, puisqu’elle est établie depuis le commencement du monde et pour toujours. Et la Vérité, rappelons-le, est la Parole de Dieu.

 

Une ruine de ⇒ il s’agit du nom féminin הַוָּה – havvah qui possède deux sens. D’un côté, il signifie le désir dans le mauvais sens, désirer de la mauvaise manière, c’est-à-dire envier, jalouser, et d’un autre côté, il peut être traduit par la ruine, la destruction, la calamité.

Ainsi, la jalousie peut conduire à la destruction. L’envie peut conduire à la ruine. Désirer les choses du monde peut conduire à la ruine, à la destruction.

Lisons Jacques 4:4 : « Adultères que vous êtes ! ne savez-vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. »

Lisons Matthieu 6:24 : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. »

Mamon représente toutes les possessions du monde, autant les richesses ou les biens matériels que la gloire, le pouvoir, le statut social, la connaissance…

Il faut comprendre que ceux qui désirent toutes ces choses qui viennent du monde se détruisent. Ainsi, au début du verset, il est question de ceux qui ont de mauvaises pensées qui se traduisent par des paroles mensongères, et ici, il s’agit de ceux qui désirent les choses du monde. Une personne peut à la fois désirer les choses du monde, et diffuser des mensonges par leurs paroles. C’est le cas, par exemple, de ceux qui recherchent la vaine gloire et qui, pour faire le buzz, pour obtenir un petit moment de gloire éphémère, vont diffuser des mensonges afin d’attirer l’attention.

Tombeau ⇒ il s’agit du nom masculin קֶבֶר – keber qui signifie tombe, sépulcre, tombeau. La racine de ce mot signifie aussi amonceler, entasser, enterrer. Et ce mot vient du verbe קָבַר – qabar qui signifie enterrer.

Ouvert ⇒ il s’agit du verbe פָּתַח – pathach qui signifie ouvrir au radical qal, tel qu’il est écrit dans notre texte.

Leur gorge ⇒ il s’agit du nom masculin גָּרוֹן – garown qui signifie cou, gorge, gosier.

Ainsi, ces gens qui aiment le monde, qui désirent les choses du monde, et comme leurs mauvaises pensées vont se matérialiser dans leurs paroles, alors, leurs gorges deviennent leur tombe. Littéralement, lorsqu’ils ouvrent la bouche, ils creusent leur propre tombe. Et ceux qui les écoutent, eux, peuvent être aussi ensevelis sous leurs paroles, peuvent chuter dans les tombes que ces mauvais creusent.

 

 

Leur langue ⇒ il s’agit du mot לָשׁוֹן – lashown qui désigne la langue en tant qu’organe de la parole. Ce mot vient du verbe לָשַׁן – lashan qui signifie utiliser sa langue pour calomnier.

Ils sont flatteurs ⇒ il s’agit du verbe חָלַק – chalaq qui signifie diviser, partager, piller, allouer, répartir, assigner, flatter, trompeur. Dans le texte, ce verbe est au radical hifil, il s’agit donc d’un causatif actif. Ce radical est utilisé pour exprimer des actions causées. Ainsi, les actions de ces méchants, c’est de diviser, de créer des divisions par leurs paroles, de tromper, de flatter.

Remarquons que tout est une question de pensées et de paroles. David parle des gens qui ont des pensées mauvaises qui se traduisent par des paroles mensongères, et qui conduisent tous ceux qui les écoutent à la mort, par la division ou la flatterie.

Et là, on ne peut s’empêcher de penser au premier conseil que Dieu donne à l’homme, premier conseil qu’on a vu lors de l’étude du psaume 1, où Dieu conseille au juste de se tenir éloigné des moqueurs et des méchants. Car voilà ce qu’ils font : ils entraînent avec eux tous ceux qui les écoutent.

 

David ne demande pas à Dieu de frapper ces mauvais, ces menteurs, ces destructeurs. Il demande que Dieu reconnaisse leurs actions, reconnaisse le mal qu’ils font et qu’Il les déclare coupables. David demande à Dieu de considérer ce mal afin de l’en protéger, et implicitement, il ne veut pas que ce mal l’atteigne, il ne veut pas écouter leurs paroles qui bourdonnent à ses oreilles, et il ne veut pas chuter à cause de ce qu’il entend.

Ainsi, David ne demande pas la chute de ceux qui fomentent de mauvais plans, de ceux qui sont de mauvais conseils, de ceux qui mettent en place de mauvais projets. Il demande à Dieu de faire échouer leurs plans, leurs projets. Il demande à Dieu qu’ils reconnaissent leurs erreurs afin de se prosterner devant Dieu. Ainsi, il ne réclame pas la mort des mauvais et des insensés, il prie pour leur conversion. Et si cette conversion doit passer par leur chute, qu’il en soit ainsi. Car souvent, c’est en chutant, quand on se fait mal en se prenant un mur, que l’on change de direction, que l’on change notre façon de penser.

Le mot péché est la traduction du mot פֶּשַׁע – pesha` qui signifie transgression, rébellion.

Ainsi, ces gens se sont rebellés contre Dieu par leur transgression de la Parole de Dieu. C’est pour cela qu’ils sont menteurs. Et David demande à Dieu de le protéger de ces gens-là, de l’éloigner de ceux qui transgressent sa Parole.

Maintenant, on comprend que David ne demande pas la mort de ses ennemis, des mauvais et des menteurs, de ceux qui parlent à tort et à travers. Il demande à Dieu de le protéger contre le bourdonnement de leurs paroles, afin de ne pas chuter. Et il prie pour leur conversion.

Dans ce passage, David décrit les actions des mauvais. Il décrit comment opèrent ceux qui se rebellent contre Dieu. Car oui, il s’agit bien d’une rébellion contre Dieu. Ces personnes pensent mal, et leurs mauvaises pensées se matérialisent dans leurs paroles et leurs actions. C’est parce qu’ils sont rebelles à Dieu, ceux qui ne veulent pas écouter la Parole de Dieu, ceux qui fomentent le mal. Et comme tout démarre dans la pensée, on comprend que ces gens sont esclaves de leur ego, le mal qu’il y a en nous, à chacun de nous, ce mal-là que l’on doit faire taire, afin que les pensées qu’il fait naître dans notre mental ne nous souillent pas par la parole ou l’action et ne provoquent pas notre chute. David prie pour être mis hors de portée de leurs paroles, afin de ne pas chuter, et il prie pour leur conversion. Il ne prie pas pour que Dieu les châtie, comme le laisse entendre la traduction. Il prie pour que tous ces gens qui se rebellent contre Dieu en fomentant le mal, en acceptant et diffusant le mensonge reviennent à la Vérité. Et l’on comprend que cette cacophonie mondiale, ce bourdonnement des paroles de ces mauvais peuvent entraîner les justes à la chute, car tous ces mensonges que l’on entend partout autour de nous flattent et nourrissent l’ego. Nourrissons notre esprit par la Parole de Dieu. Ne nourrissons pas notre ego par les paroles des menteurs. Dans notre prochaine étude, nous verrons les bénédictions reçues par celui qui n’écoute pas les mensonges du monde.

Que Dieu vous protège des mauvais et des menteurs et vous bénisse.

 

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