L’Évangile de Matthieu
Le oui mais… – Matthieu 5:37
Le chapitre 5 de l’Évangile de Matthieu s’ouvre sur le discours sur la montagne, les béatitudes, que nous avons vu lors de l’étude 21 et dans la continuité de son discours, Jésus-Christ va opérer une réforme de la loi morale établie par l’homme pour en ressortir uniquement la Vérité, c’est-à-dire pour l’épurer de la tradition. Petit à petit, Jésus-Christ va détruire le venin du mensonge de la loi morale humaine par la Vérité de Dieu, et cela va concerner toutes les instances de nos vies.
Dans cette étude qui concerne un seul verset, Jésus-Christ revient sur la stratégie que Satan a utilisée sur Eve, stratégie qui a provoqué la chute d’Adam et Eve, et avec eux, de l’humanité entière. Et depuis, Satan, de génération en génération, déploie la même stratégie pour faire chuter l’homme. Pire encore, puisque l’homme aussi l’emploie pour sa propre chute.
Rappelons que Matthieu adresse son évangile à des croyants qui connaissent les coutumes juives, et que son but est de montrer que Jésus est le Christ, le Messie annoncé par les prophéties. Il est certainement l’évangéliste qui fait le mieux comprendre que le Nouveau Testament est éclairé par l’Ancien Testament, lequel ne se comprend qu’à la lumière du Nouveau Testament.
³⁷Que votre parole soit oui, oui, non, non ; ce qu’on y ajoute vient du malin.
Matthieu 5:37, Traduction Louis Segond
Voici un verset très court, une Parole de Jésus-Christ très courte, mais oh combien importante, une parole à l’enseignement très profond et à la portée universelle.
Que peut-on ajouter à un oui ou à un non ? Le fameux mais. Et c’est là qu’arrive le oui… mais ou le non… mais. Comme si l’on dissout le oui ou le non dans le mais pour obtenir un oui qui n’en est plus un, ou un non qui n’en est plus un. On obtient alors un oui diminué ou un non diminué.
Vous avez déjà certainement entendu ce fameux oui… mais ou ce fameux non… mais. Et peut-être que vous utilisez cette formule de dissolution du oui et du non.
Prenons des exemples de la vie de tous les jours :
Je te pardonne, mais je garde un goût amer de ta conduite.
Ce que tu dis est juste, mais cela me laisse sceptique.
Dieu a dit de ne pas m’inquiéter pour le lendemain. Oui, mais je mets quand même de l’argent de côté, on ne sait jamais. Oui, mais parfois il faut anticiper, il faut prévoir pour éviter la chute.
Et ainsi de suite.
Nous allons voir, dans un premier temps, comment Satan, par la stratégie du oui… mais, a provoqué la chute d’Adam et Eve, avant de reprendre le verset 37.
La stratégie de Satan
C’est une question que j’avais déjà abordée sur l’article « La stratégie de Satan » que vous pouvez trouver sur ce blog. On va reprendre cet article, afin de se le remémorer pour notre étude.
Satan est appelé le Père du mensonge, car tout est mensonge chez lui. En réalité, Satan dissout la vérité, rendant ainsi la vérité amoindrie et donc la corrompant avec du mensonge.
Dès le début, il a été Père du mensonge, comme on peut le lire en Jean 8:44 : « Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a point de vérité en lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur, et le père du mensonge. »
Dès le début de quoi ? Dès le commencement de quoi ? De la chute d’Adam et Ève. Satan a utilisé sa stratégie lorsqu’il a approché Ève dans le jardin d’Eden, il utilise toujours la même stratégie. Quelle est-elle ?
En Genèse 3:4-5, nous lisons : « Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »
Vous ne mourrez pas ⇒ ici Satan a repris exactement les paroles de Dieu, l’ordre de Dieu donné à Adam et Ève concernant l’arbre de la connaissance du bien et du mal, mais la traduction ne nous permet pas de le comprendre. Littéralement, dans le texte original, Satan dit à Ève : « vous mourrez des deux morts », et c’est exactement ce que Dieu avait dit Adam en Genèse 2:17 : « mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas, car au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement. »
Tu mourras certainement ⇒ littéralement, dans le texte original, c’est « tu mourras des deux morts ». C’est-à-dire que le corps d’Adam deviendra mortel, c’est la première mort. C’est le décès. Et son esprit s’éteindra. C’est la deuxième mort. C’est la fin de l’existence.
Satan reprend exactement les mêmes paroles prononcées par Dieu à Adam. Et il y ajoute le « mais », le fameux oui.. mais. La vérité qui se dissout dans le relatif du mais…⇒ « mais Dieu sait que… »
Le « mais » dans le texte en hébreu c’est יﬢע – ido. Les deux premières lettres – יﬢ – représentent ce qui divise et produit le relatif, et le ע représente la main, l’action de l’homme.
La stratégie de Satan est de tout rendre relatif par le oui… mais, de dissoudre le oui, de l’amoindrir, afin qu’il devienne un « demi-oui ». Et donc, on obtient une « demi-vérité » et une demi-vérité est un mensonge. Tout devient alors relatif, chacun pouvant construire sa vérité. C’est le principe du satanisme. C’est la ruse de Satan, le relativisme, avec l’ajout du « mais » qui va mélanger la vérité au mensonge, qui va amoindrir la vérité. Et comprenez bien que Satan ne fait que suggérer le « mais », c’est l’homme qui agit.
Je te pardonne, mais… ; oui, c’est juste, mais… Dieu a dit, mais…
On y retrouve aussi l’idée de l’ajout de paroles à la Parole de Dieu, afin de diluer la Parole de Dieu pour la rendre conforme à ce que nous pensons. Et c’est ainsi que l’on revient à notre verset 37.


Le mauvais, c’est celui qui nous remplit de contrariétés, de privations, celui qui nous harasse par le labeur, celui qui nous apporte des difficultés et des périls, celui qui nous rend aveugles et sourds à la vibration de Dieu.
Qui est-il ce πονηρός – poneros ? Le Mauvais, le Malin et surtout l’ego.
C’est l’ego qui nous fait ajouter le fameux mais, qui ne veut pas qu’on lâche des choses, alors que Dieu nous le demande, qui ne permet pas le véritable pardon à quelqu’un… C’est celui qui provoque en nous un grand trouble ou un désir intense, celui qui nous fait vivre dans les regrets du passé et la peur de l’avenir, celui qui nous rend indécis, celui qui nous fait nous opposer à Dieu pour lui préférer les choses du monde.
Dieu est Vérité, et Il nous donne la Parole de Vérité, qui est Parole de Vie. Encore faut-il la recevoir. Accepter de la recevoir. Symboliquement, accepter la Vérité, c’est se saisir de la ceinture de Vérité. Et alors, on verra en vérité son état de pécheur, et on pourra se repentir sincèrement. C’est ce que Dieu nous demande.
Dans notre monde actuel, la vérité est relative et la vérité absolue n’existe pas, ou une vérité relative peut être érigée de force en vérité absolue pour des besoins politiques ou économiques ou scientifiques.
Chacun va ériger sa propre vérité, qui découle de sa propre pensée, mais personne ne va chercher La Vérité, pour confronter sa vérité au feu de la Vérité.
Et il faut savoir qu’une vérité relative n’est pas une vérité, elle est un mensonge. Et donc, pour des besoins politiques, pour garder le pouvoir ou pour nourrir la « bête économique affamée », on va imposer un mensonge et l’ériger de force en vérité. Et surtout, pour s’opposer à Dieu, on va nous imposer une vérité scientifique qui est un pur mensonge. Certains scientifiques s’obstinent à rejeter Dieu de leurs équations, et donc, parce qu’ils ne veulent pas prendre en compte la Vérité, ils vont élaborer des théories parfois très sinueuses pour expliquer ce qui ne peut être expliqué que par la Parole de Dieu. C’est ainsi que le monde fonctionne.
En Ésaïe 5:20-21 nous lisons : « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume ! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, et qui se croient intelligents ! »
La Parole de Dieu nous a pourtant prévenus, et nous prévient toujours des ravages de l’inversion et de la vérité relative. Nous vivons dans un monde qui s’obstine à vouloir faire disparaître la Vérité Absolue, celle de Dieu, pour s’établir dans différentes vérités relatives où chacun y va de sa parole, et où chacun s’accroche à sa vérité relative et où chacun se croit intelligent dans sa vérité et où tout le monde va de son oui… mais ou son non… mais. Nous vivons dans un monde où beaucoup sont dominés par leur ego.
En Deutéronome 12:8 nous lisons : « Vous n’agirez donc pas comme nous le faisons maintenant ici, où chacun fait ce qui lui semble bon ». Chacun fait ce qui lui semble bon, et tout devient relatif. Mais Dieu nous met en garde contre cela, et sa Parole est très claire à ce sujet, car si l’homme agit de la sorte, il court à la perdition. Et d’ailleurs, si chacun fait ce qui lui plaît, la vertu est remplacée par des valeurs, et ces valeurs deviennent plus ou moins importantes selon chacun, selon les valeurs que chacun s’est fixées ou a acceptées, selon la tradition ou les us et coutumes. Quelles sont les vertus ? L’amour, la magnanimité (la générosité, la mansuétude, la clémence), le travail. Tout cela était vu comme des vertus. Aujourd’hui, on parle de valeurs, tout est relatif en fonction de notre culture, de nos croyances, de nos programmations mentales, de nos opinions et de nos avis. Est considéré comme généreux celui qui fait un don de cinquante euros à une association en sachant que cela ne va pas lui manquer, car il est riche. Mais celui qui a peu, et qui va partager ce peu avec celui qui a encore moins que lui, celui-là on va le traiter de fou, d’inconscient.
Et cela rejoint le récit de la pauvre veuve en Marc 12:41-44 : « Jésus, s’étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l’argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou. Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit : Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu’aucun de ceux qui ont mis dans le tronc ; car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Aujourd’hui, l’homme se pense libre de mener sa vie comme il l’entend, il se pense maître de lui-même. Or, il n’a jamais été autant esclave de ses sens, asservi à ses sens. Non seulement l’homme pense mener sa vie comme il l’entend, mais en plus, il se déresponsabilise totalement de ses actes. Ce n’est jamais sa faute, c’est toujours la faute de l’autre s’il n’est pas heureux, s’il a une vie vide de sens, s’il ne mène pas la vie qu’il veut… L’homme veut être libre, mais il ne veut assumer aucune responsabilité de ses actes.
En vérité, l’homme aura beau faire ce qu’il veut et vouloir se passer de Dieu, la Vérité restera la Vérité, et tout ce qui n’est pas bâti sur la Vérité sera voué à l’échec. Et pourtant, Dieu nous prévient, Il nous parle, Il nous amène à faire le choix de l’acceptation de son plan, Il nous montre le chemin de la Vie, mais l’homme s’entête. Dieu nous a donné sa Parole de Vie, qui est l’unique Vérité, la Vérité absolue. Que fait la masse ? Elle la remet en cause, ou la rejette. C’est son choix. Nous, faisons le choix d’accepter Sa Parole de Vérité, faisons le choix d’accepter ce que Dieu nous donne.
Pour aller plus loin dans la réflexion, je vous invite à lire « Le véritable combat spirituel » pour comprendre que le véritable combat se situe à l’intérieur de nos pensées, et il commence par ne pas ajouter de la parole à la Vérité, par ne pas dissoudre la Vérité par un mais.
Dieu nous a donné les moyens de faire taire cet ego, ce mauvais qui est à l’intérieur de nous, comme le rappelle Paul en 1 Corinthiens 10 : 13 : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. »
Soyez bénis
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