Psaume 4 – Partie II
Versets 4 et 5 – Invitation à la réflexion
Après son témoignage et l’interpellation de David contre ceux qui n’acceptent pas ce témoignage, David, aux versets 4 et 5 du psaume 4, les invitent à la réflexion. Témoignage, interpellation et à présent amener ces personnes qui n’acceptent pas son témoignage à réfléchir sur leur position et sur les pensées qui les poussent à rester camper sur leur position.
Commençons par lire les versets 4 et 5 du psaume 4
⁴Sachez que l’Éternel s’est choisi un homme pieux ; l’Éternel entend, quand je crie à lui.
⁵Tremblez, et ne péchez point ; Parlez en vos cœurs sur votre couche, puis taisez-vous. — Pause.
Psaume 4:4-5, Traduction Louis Segond
Lisons les mêmes versets selon la traduction de la Bible Juive complète de David H. Stern.
⁴Comprenez qu’ADONAÏ met à part pour lui-même celui qui est pieux ; ADONAÏ entendra lorsque je l’invoquerai.
⁵Vous pouvez vous irriter, mais ne péchez pas ! Pensez-y lorsque vous êtes étendus sur votre lit et calmez-vous. (Sélah)
On se souvient que David parle aux hommes de rang, aux chefs, à des hommes qui dirigent, qui ont un certain statut, et ces hommes de pouvoir à qui il parle refusent son témoignage. Ils refusent de voir le reflet de la gloire de Dieu dans sa vie.
Encore une fois, on note de nombreuses différences de sens entre les deux traductions. Regardons le verset 4. Louis Segond utilise le verbe savoir, alors que David Stern préfère le verbe comprendre. Entre savoir et comprendre, il y a une différence. On peut savoir des choses, sans comprendre ces choses. On sait, par exemple, utiliser un ordinateur, sans comprendre forcément l’utilité réelle de l’ordinateur ou son fonctionnement interne. Parfois, on sait que certaines choses fonctionnent, sans comprendre pourquoi elles fonctionnent. Ensuite, Louis Second fait entendre que Dieu se choisit un homme pieux. Ce qui amène à se poser plusieurs questions ? Dieu s’est-Il choisi un seul homme pieux ? En choisira-t-Il d’autres ? David Stern préfère dire que Dieu met à part celui qui est pieux. Ainsi, cette traduction sous-entend que tous ceux qui sont pieux sont mis à part par Dieu, et donc, il faut d’abord être pieux pour être mis à part. Alors qu’avec la traduction de Louis Segond on a comme l’impression que quelqu’un est choisi parmi les hommes pieux, un peu au hasard, élu par Dieu pour quelque chose de particulier.
Au verset 5, dès le début du verset, on note une divergence de sens entre les deux traductions. Alors que Louis Segond utilise le verbe trembler et sous-entend qu’il faut avoir peur, David Stern utilise le verbe s’irriter, et donc, sous-entend de la colère. Et pour Louis Segond, il faut parler en son cœur, alors que pour David Stern, il faut y penser. Enfin, pour Louis Segond, il faut se taire, alors que pour David Stern il faut se calmer. Entre se taire et se calmer, là encore, il y a une belle différence de sens.
Et toutes ces différences que l’on peut noter entre seulement deux traductions françaises d’un texte hébreu doivent nous alerter. Voyons tout cela en détail.
Donc, d’un côté, David demande à ceux qui rejettent son témoignage de savoir ce qui va suivre et de connaître ce qui va suivre. Il porte donc à la connaissance des gens qu’il interpelle l’information qui va suivre, afin qu’ils sachent et connaissent cette information.
Notons aussi que lorsque David rend son témoignage, il parle de Dieu Élohim, le Dieu de la Puissance et de la Justice, le Père. Ici, David parle de l’Éternel, le Dieu de la relation, l’Amour, dont le nom est le tétragramme YHVH que les religieux juifs ne prononcent pas et à la place prononcent Adonay.
C’est donc le Fils, la Parole, et nous savons qu’il s’agit de Jésus-Christ, qui se choisit ou qui met à part l’homme pieux.
Ainsi, l’Éternel (Jésus-Christ) met à part l’homme pieux, Il sépare l’homme pieux de quoi ? De ce qui n’est pas saint. Le pieux, c’est celui qui s’établit dans une relation intime avec Dieu. Celui-là, que l’on peut aussi appeler le juste, lorsqu’il invoque Dieu, Dieu l’écoute et lui fait miséricorde, comme on l’a déjà expliqué lors de l’étude précédente.
David demande à ceux qui rejettent son témoignage, à ceux qui refusent de voir le reflet de la gloire de Dieu dans sa vie, de savoir et de connaître que Dieu met à part le juste, Il le sépare du reste du monde, et que le juste, lorsqu’il appelle Dieu, Dieu lui fait miséricorde. Cela parce que le juste s’établit dans une relation intime avec l’Éternel, dans la prière, la louange, dans le dialogue.
Ainsi, on peut trembler, on peut s’irriter, on peut ressentir de la rage, on peut se sentir agité ou être perturbé, mais on ne doit pas pécher.
Et c’est là où l’on revient à la définition du péché. On pèche toutes les fois où l’on s’oppose à Dieu, toutes les fois où l’on s’éloigne de Dieu.
Ainsi, David dit à ces personnes qui refusent son témoignage qu’ils peuvent s’irriter, qu’ils peuvent s’agiter, qu’ils peuvent trembler… mais qu’ils ne doivent pas s’opposer à Dieu en continuant à rejeter son témoignage.
Et c’est à ce moment-là que David leur demande de réfléchir sur l’Amour de Dieu qui donne miséricorde au juste, au fidèle, qui protège et met à part le juste. Comment doivent-ils réfléchir ? Dans leur lit, en y pensant, en sondant leur cœur. D’où le choix de Louis Segond qui donne cette impression qu’il faut parler à son cœur, et le choix de David Stern qui fait comprendre qu’il faut réfléchir profondément, au calme, dans le silence de sa chambre et de la nuit, donc loin du brouhaha du monde, loin de la cacophonie du monde. La réflexion doit venir de l’intérieur de soi, dans le silence et l’isolement de sa chambre.
Cela nous fait penser à Esaïe 40:3 : « Une voix crie : Préparez au désert le chemin de l’Éternel, aplanissez dans les lieux arides une route pour notre Dieu. »
Dans notre contexte, la voix qui crie, qui alerte, c’est celle de David. Elle était celle de Jean le Baptiste sur les rives du Jourdain. Elle est celle des prophètes de l’Ancien Testament. Elle est celle des justes, qui font connaître la miséricorde de Dieu.
Que dit-elle cette voix ? Que c’est dans le désert, donc dans un lieu de solitude, un lieu loin du vacarme du monde, que l’on prépare le chemin de l’Éternel. Et c’est pour cela que David invite ceux qui n’acceptent pas son témoignage à réfléchir sur leur lit, dans la solitude et le silence de leur chambre. C’est dans le silence que Dieu nous parle, en écoutant son cœur, on écoutant sa conscience.
Ainsi, la relation avec Dieu se construit dans le silence, dans l’écoute de ce silence, dans la tranquillité du silence, c’est-à-dire en cessant de ressasser ce qui nous oppresse, nos idées, nos croyances, nos avis, nos opinions, en se mettant dans une écoute avec Dieu, comme un enfant qui est avide d’apprendre, avide de comprendre, avide de recevoir un enseignement.
Et c’est ainsi que l’on arrive à faire la paix avec Dieu, en implorant la miséricorde de Dieu, et alors, on connaîtra la paix en Dieu. Cela sera le sujet de la prochaine et dernière étude du psaume 4.
Que notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ vous bénisse et vous garde dans sa paix.
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