Psaume 4 – Partie III
Versets 6 à 9 – La paix de Dieu
Après avoir témoigné devant les hommes de pouvoir, les chefs, après les avoir interpellés et invités à réfléchir pour accepter son témoignage et ainsi revoir leur position et cesser de s’opposer à Dieu, David les invite à faire la paix avec Dieu afin de connaître, à leur tour, la paix de Dieu.
Commençons par lire les versets 6 à 9 du psaume 4
⁶Offrez des sacrifices conformes à la justice et confiez-vous en l’Éternel.
⁷Beaucoup disent : « Qui nous fera voir le bonheur ? » Fais briller la lumière de ton visage sur nous, Éternel !
⁸ Tu mets dans mon cœur plus de joie qu’ils n’en ont quand abondent leur froment et leur moût.
⁹Je me couche et aussitôt je m’endors en paix, car c’est toi seul, Éternel, qui me donnes la sécurité dans ma demeure.
Psaume 4:6-9, Traduction Louis Segond
Lisons les mêmes versets selon la traduction de la Bible Juive complète de David H. Stern.
⁶Offrez des sacrifices justement, et confiez-vous en ADONAÏ.
⁷Beaucoup demandent : Qui nous montrera de bonnes choses ? ADONAÏ, fais lever sur nous la lumière de ta face !
⁸Tu as rempli mon cœur avec plus de joie que tout leur grain et leur vin nouveau.
⁹Je me coucherai et je dormirai en paix ; car ADONAÏ, toi seul me fais vivre en sécurité.
Encore une fois, entre les deux traductions, on peut noter de nombreuses différences de sens. Au verset 6, dans la traduction de Louis Segond, on comprend qu’il faut offrir des sacrifices conformes à la justice, alors que David Stern parle d’offrir des sacrifices justement, c’est-à-dire qu’il sous-entend qu’il y a une manière juste d’offrir des sacrifices. Ce n’est donc pas le sacrifice qui doit être juste, mais la manière de l’offrir à Dieu qui doit être juste. On note, rien que dans ce verset, une véritable divergence de sens !
Au verset 7, alors que Louis Segond parle de bonheur, David Stern parle de bonnes choses. Toujours au verset 7, alors que Louis Segond utilise le verbe dire, David Stern utilise le verbe demander. Entre dire et demander, il y a là encore une différence de sens. Quand on dit, on affirme quelque chose, on sait quelque chose. Quand on demande, on ne sait pas, puisque l’on pose une question et que l’on attend une réponse. Quand on dit quelque chose, on n’attend pas forcément une réponse.
Au verset 8, Louis Segond fait entendre que Dieu met quelque chose dans notre cœur, alors que David Stern fait entendre que Dieu a rempli notre cœur, et avec l’utilisation de ce verbe, il sous-entend que ce que Dieu met dans notre cœur, le rempli en totalité, donc rien de plus ne peut y entrer. Et alors que Louis Segond parle de froment et de moût, David Stern parle de grain et de vin nouveau.
Enfin, au verset 9, on note une différence dans les temps de conjugaison, et une différence entre le fait que Dieu donne la sécurité et entre le fait que Dieu fait vivre en sécurité.
Lorsque l’on sait que ces deux textes proviennent d’une traduction d’un même texte en hébreu, toutes ces différences doivent nous alerter. Voyons cela en détail.


En tant que verbe, la conjugaison est à l’impératif, ce qui sous-entend une exhortation de la part de David.
Voyons à présent ce mot sacrifice. Le verbe, qui est une racine primaire, est זָבַח – zabach qui signifie abattre, tuer, sacrifier, abattre pour le sacrifice, offrir en sacrifice, immoler.
De ce verbe découle le nom masculin זֶבַח – zebach qui signifie sacrifice, et ce sacrifice peut être de justice, de lutte, de l’alliance, annuel ou une offrande de remerciement.
La justice, c’est צֶּדֶק – tsedeq, littéralement la justice, la droiture, la vérité.
C’est donc un sacrifice de justice, c’est-à-dire de droiture et de vérité que David exhorte à faire à ceux qui ne veulent pas recevoir son témoignage. Et ce sacrifice de justice, c’est tout simplement la repentance, car la repentance demande de voir en vérité son état de pécheur, ce qui permet de faire la paix avec Dieu. Ainsi, David exhorte les chefs qui ont le pouvoir sur le peuple à revenir à Dieu par le seul chemin possible, la seule porte possible, celle de la repentance. C’est le seul sacrifice que Dieu aime, celui d’accepter de voir en vérité son état de pécheur.

Quand on se confie en quelqu’un, ce dernier devient notre confident. Et l’on se confie à lui, car il nous écoute. Non seulement il nous écoute, mais il peut aussi nous conseiller.
Ainsi, lorsque l’on se confie en Dieu, on place sa confiance en Dieu, on sait qu’Il nous écoute et nous conseille, afin de nous tenir en sécurité. Une relation de confiance ne peut s’établir que dans le dialogue. On se confie en Dieu, Dieu nous écoute et nous répond, et nous on écoute son conseil. Il y a là un véritable échange, et une construction dans la relation. Et c’est dans cette construction que l’on se sent en sécurité, car l’on sait que l’on trouvera toujours une oreille attentive et de bons conseils pour grandir, avancer, construire et se construire, s’épanouir. Pour s’établir dans une relation de confiance avec Dieu, et cela, il ne faut pas l’oublier, il faut premièrement faire la paix avec Dieu, c’est-à-dire se repentir, accepter de voir son état de pécheur, afin que Dieu puisse nous aider à devenir justes et à nous faire entrer dans sa paix. On fait d’abord la paix avec Dieu pour recevoir la paix de Dieu.
Notons qu’il n’est jamais question de jugement. On parle à l’Éternel, à Jésus-Christ qui ne nous juge pas, car Il comprend que nous sommes tous faibles. Jésus-Christ qui nous donne sa force pour avancer, qui porte avec nous notre joug pour qu’il devienne plus léger.
C’est une grâce, cette puissance de Dieu qui se manifeste dans la grâce.
Lors de l’étude précédente, nous avions vu que David invite les chefs, hommes de rang, à réfléchir sur leur position et à écouter Dieu. Et là, il leur donne la réponse de Dieu aux questions que l’homme se pose s’il accepte de réfléchir à son état de pécheur, de se mettre face à lui-même, s’il accepte de ne plus se regarder dans un miroir déformant, mais à se voir tel qu’il est. Alors, Dieu lui fera la grâce de sa protection.
D’ailleurs, quelle est la première question qu’ils se posent ? Qui nous fera voir le bonheur ?
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Cet adjectif est utilisé plusieurs fois en Genèse 1 : « Dieu vit que cela était bon ». Chaque jour de la création est ponctuée par cet adjectif, ainsi tout est bon dans la création. Tout ce que Dieu fait est bon.
Ainsi, ce bonheur, c’est toutes ces choses bonnes, c’est-à-dire faites par Dieu et qu’Il nous donne. Le bonheur, c’est donc toutes ces choses bonnes qu’Il nous donne. Le bonheur est donc un état de parfaite plénitude et de satisfaction complète. C’est le paradis, car le paradis est un état de plénitude dans lequel on ne ressent aucun manque, car Dieu nous donne tout ce qui est bon, tout ce dont nous avons besoin.
Souvent, on pense que le bonheur c’est d’avoir. Avoir la richesse, avoir une belle maison, avoir une situation sociale stable, avoir du pouvoir. Alors que le bonheur est un état qui est celui d’être. Être tout simplement la créature que Dieu a créée à son image et à sa ressemblance, cette créature qui est comblée par tout ce que Dieu donne de bon. Et qu’est-ce que Dieu nous donne ? Sa lumière. Le bonheur, c’est d’être éclairé par la lumière de Dieu.
Versets 8 et 9
Tu mets dans mon cœur plus de joie qu’ils n’en ont quand abondent leur froment et leur moût.
Je me couche et aussitôt je m’endors en paix, car c’est toi seul, Éternel, qui me donnes la sécurité dans ma demeure.
Ces versets sont la conclusion de David. Quelle magnifique conclusion ! Voici l’homme juste, attaqué de toutes parts, qui a des ennemis, qui fait face à des personnes qui s’opposent à lui, et que fait-il ? Il s’endort tranquillement, car il sait que Dieu le protège. Il est dans un état de plénitude parfaite, il n’est pas angoissé, il ne ressasse pas des pensées douloureuses, il s’endort en paix, car il est dans la paix de Dieu. Il est dans la joie, dans le bonheur total.
Et David fait référence, en parlant du froment et du vin nouveau, car c’est ainsi que cela est marqué en hébreu, de choses qui viennent de la Création, mais qui sont transformées par l’homme. Il fait le rapprochement avec l’avoir. Tous ces gens qui l’entourent et qui ne veulent pas recevoir son témoignage sont dans l’avoir.
Beaucoup se réjouissent parce qu’ils ont, et ils pensent que le bonheur c’est d’avoir. David leur rappelle que malgré toutes leurs possessions, rien ne peut remplir un cœur de joie.
Et quand on est dans l’Éternel, lorsque l’on marche avec Dieu, on reçoit sa paix. Et alors, on sait, et cela est la foi, que l’on ne manquera de rien. Et l’on sait qu’on sera toujours en sécurité, placé à l’abri, mis à part. On sait que Dieu répondra toujours. Et de tout cela, on peut en témoigner.
Et ainsi, Dieu donne la sécurité et fait vivre en sécurité. Finalement, les deux traductions se complètent.
Que notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ vous bénisse et vous donne sa paix.
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