Genèse 1 verset 2

 

La Bible s’ouvre par le Livre de la Genèse, et les deux premiers versets de ce premier Livre contiennent toute la description du Plan de Dieu. Dieu nous montre son projet, ce qu’Il va faire, ce qu’Il va établir, et cela dans des termes simples et compréhensibles par tous. Car Dieu ne s’adresse pas aux érudits, aux scientifiques, aux intelligents de ce monde. Il s’adresse à tous, et nous sommes tous en mesure de comprendre ce qu’Il nous dit. Dans ce second verset, Dieu décrit avec précision l’état originel de la Terre, avant l’apparition de la vie, et met en place toutes les lois physiques, biologiques, thermodynamiques… c’est-à-dire qu’Il établit toutes les conditions nécessaires à l’apparition de la vie. Faisons la traduction sémantique de ce deuxième verset du chapitre 1 de la Genèse afin de comprendre qu’elles sont ces conditions mises en place pour faire apparaître la vie, car la vie est conditionnée à ces lois.

Il est conseillé de lire d’abord l’article concernant la traduction sémantique du premier verset avant de lire cet article, car beaucoup de notions déjà expliquées précédemment seront reprises ici.

 

Verset 2

וְהָאָ֗רֶץ הָיְתָ֥ה תֹ֨הוּ֙ וָבֹ֔הוּ וְחֹ֖שֶׁךְ עַל־פְּנֵ֣י תְהֹ֑ום וְר֣וּחַ אֱלֹהִ֔ים מְרַחֶ֖פֶת עַל־פְּנֵ֥י הַמָּֽיִם׃

Voici comment ce verset a été traduit dans nos Bibles modernes issues de la première traduction latine, la Vulgate :

Traduction Louis Segond : « La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. »

Traduction Bible de Jérusalem : « Or la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme et un souffle de Dieu agitait la surface des eaux. »

La NFC (Bible en français courant) : « La terre était sans forme et vide, et l’obscurité couvrait la surface de l’abîme. Le souffle de Dieu planait sur la surface de l’abîme. »

La TOB (traduction œcuménique de la Bible) : « La terre était déserte et vide, et la tènèbre à la surface de l’abîme ; le souffle de Dieu planait à la surface des eaux. »

La Bible juive complète de David H. Stern qui n’est pas une traduction d’après le texte en latin, mais d’après le texte originel en hébreu, donne ce texte : « La terre était informe et vide, les ténèbres étaient sur la surface de l’abîme et l’Esprit de Dieu planait sur la surface des eaux. »

Entre ces exemples de traductions, on note des disparités de sens et de choix des mots. Par exemple, d’après Louis Segond, le souffle de Dieu se mouvait au-dessus des eaux, alors que la traduction de la Bible de Jérusalem fait plutôt penser le souffle de Dieu agitait la surface des eaux, tandis que la NFC nous parle du souffle de Dieu qui planait sur la surface non plus des eaux, mais de l’abîme, et donc, donne une impression de calme, contrairement aux autres traductions. Le souci, et c’est pour cela qu’il nous faut faire une traduction sémantique, c’est que la plupart des théologies s’appuient sur ces textes traduits du latin et réfléchissent sur ces textes, alors qu’ils ne donnent plus le véritable sens du texte. Et plus grave encore, chacun y va de son commentaire pour interpréter à sa façon le texte. Or, on n’interprète pas la Parole de Dieu, puisqu’elle est Vérité. On se contente de vouloir en saisir le sens afin de comprendre ce que Dieu nous dit. Et c’est ce que je vous propose de faire pour ce second verset du chapitre 1 de la Genèse.

Commençons par donner une traduction mot à mot du texte en hébreu, d’après la Bible d’étude interlinéaire Biblia Hebraica Stuttgartensia :

Nous avions déjà étudié ce mot lors de l’étude du verset 1.

Rappelons que le mot אֶרֶץ – ’erets désigne à la fois la terre en tant que matière, la Terre en tant que planète, mais aussi un territoire, une région, la surface de la Terre. Ici, il y a ajout de la conjonction de coordination ו – vav, qui nous montre que la terre dont il est question dans ce verset est la même qu’au verset 1. C’est bien de cette terre-là que l’on parle, la Terre. Et c’est bien de cette Terre qu’il est question au verset 2. On comprend que le verset 2 va détailler la Terre, son état originel. Comment était-elle avant de porter la vie ? Que va lui donner Dieu pour qu’elle puisse porter la vie et être productive et luxuriante ?

On a ici une écriture un peu particulière. Il nous est précisé qu’il s’agit du verbe être – היה conjugué d’une manière spéciale. En tout cas, on cherche ici à attirer notre attention sur quelque chose.

Regardons le sens de la racine – הָיָה – hayah : c’est un verbe qui peut se traduire par être, devenir, exister, arriver, prendre place, être fait, être fini, être parti.

Si l’on conjugue ce verbe au passé et à la troisième personne du singulier féminin (puisque l’hébreu distingue le féminin et le masculin), on aurait cette écriture :

On remarque la présence de deux yod, alors que dans l’écriture originelle, il n’y a qu’un seul yod. Mais, dans l’écriture originelle, il y a ajout d’un diacritique sous la lettre ת – tav, comme si le yod avait glissé sous le tav. La lettre י – yod symbolise le Messie, le Fils de Dieu, donc le Logos, la Lumière. Le ת – tav est la lettre finale. C’est comme si Dieu veut nous montrer la finalité de son œuvre, et nous dit que cette finalité se trouve dans le י – yod, c’est-à-dire Jésus-Christ.

Lorsque l’on sait que la racine « היה » évoque le concept d’être et de devenir, englobant à la fois l’acte d’exister et l’état d’être, et qu’elle couvre un large éventail de concepts liés à l’être, à l’existence et à la transformation, on comprend alors que Dieu nous montre l’état originel de la Terre avant la vie, et s’apprête à nous montrer l’acte qui va faire exister. Donc, clairement, ici, Il nous demande d’être attentif, car Il s’apprête à nous dire comment était la Terre à son état originel, et comment Dieu va créer toutes les conditions nécessaires à la vie. Et justement, la suite du verset nous montre comment était la Terre avant que le Logos entre en action par sa Parole au verset suivant, le verset 3.

Tôhou – bôhou, voici la locution qui a été traduite par « vide et vague », « sans forme et vide », « déserte et vide », « informe et vide ». C’est cette locution qui a donné l’expression « tohu-bohu », expression qui signifie que tout est en désordre et tout est confus. C’est le chaos total.

Le תּוֹהוּ – tôhou désigne quelque chose d’informe, de confus, de vide, le lieu de chaos, avec une notion de terre désolée ou déserte.

Le בּוֹהוּ – bôhou prend le sens d’être vide, avec une notion de non-consistance. Comme s’il manquait quelque chose au début, pour que tout commence et se mette en route. Il y a une notion ici d’une structure à la masse informe composée d’une matière non structurée, et donc, qui appelle à être structurée.

Dans cette locution tôhou – bôhou, on donc une notion de confusion et de chaos, mais il y a aussi une notion de chaleur intense. Littéralement, l’univers était confus et chaotique et embrasé et incandescent.

La racine de ce mot est חוֹשֶׁך – choshek qui est un nom masculin qui désigne l’obscurité, les ténèbres, un lieu caché.

Pour comprendre le sens de ce mot, il faut lire cette Parole de Dieu en Deutéronome 5:23 : « À l’époque, au moment où vous avez entendu ma voix, c’est Dieu qui parlait au milieu des ténèbres. » Ici le mot « ténèbres », c’est חשך – hoshekh, donc le même mot qu’au verset deux du premier chapitre de la Genèse. Dieu parle donc au milieu des ténèbres. Mais il est dit, en Deutéronome 4:36, donc un peu plus haut dans le texte : « et tu entendis ces paroles au milieu de son grand feu ». « Grand feu », en hébreu c’est אִשֹּׁ֣ו הַגְּדֹולָ֔ה – gadowl ‘esh, littéralement grand, puissant, être capable d’augmenter. C’est quelque chose qui rend capable de grandir. On y voit le message de la nuée, de ce feu, qui a guidé le peuple d’Israël et qui a permis au peuple d’avancer et de grandir dans le désert. C’est un mot très ancien.

Ici, nous avons deux textes qui nous parlent de la même chose, l’un emploie le mot « ténèbres », l’autre emploie le terme « au milieu de son grand feu ».

On comprend alors que חשך – hoshekh, ce mot qui est traduit par « ténèbres » désigne l’énergie élémentaire, la puissance du Logos, c’est le grand feu de Dieu, donc la puissance de Dieu.

Cependant, cela soulève une question : pourquoi avoir utilisé un mot dont la racine a le sens de ténèbres pour désigner le Logos, qui est Lumière ? Il y a ici comme une contradiction, qui en réalité n’en est pas une. En effet, ce mot qui est utilisé ici n’a pas été choisi au hasard. En Dieu, il n’y a jamais de hasard. Ce mot nous montre que la Lumière du Logos, celle de Jésus-Christ, celle qui construit, qui édifie, qui ordonne, qui gère, n’est pas une lumière qui aveugle, mais elle est diaphane. Diaphane signifie qui laisse passer la lumière. La puissance du Logos n’est pas visible à l’œil nu, par le sens de la vue, mais elle se laisse voir pour celui qui la cherche. Jésus-Christ laisse passer sa lumière à celui qui a la foi, Il se laisse voir à celui qui Le cherche.

Et cela permet de comprendre cette parole de Jésus-Christ en Jean 8:12, lorsqu’Il dit : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » Celui qui cherche Dieu, Dieu se montrera à lui et il sera guidé par sa lumière, car Il laissera voir sa lumière.

On comprend aussi cette autre parole de Jésus-Christ en Jean 9:5 : « Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » Dans le monde, Jésus n’a rien détruit, Il n’est pas arrivé comme un combattant. Il a montré le Père, il a montré le chemin. Cette puissance de Dieu, cette lumière de Dieu, ne détruit pas, elle régénère. Elle n’éblouit pas, elle éclaire. Et c’est aussi pour cela qu’Esaïe 53:2 a prophétisé cette Parole concernant Jésus : « Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée ; Il n’avait ni beauté ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire. »

Dieu s’est incarné dans un homme, Jésus, qui n’avait rien pour plaire au monde, rien pour attirer le regard. Et pourtant, il était la lumière du monde, et Il a montré cette lumière à qui voulait la voir, à qui cherchait Dieu en vérité. Il n’est pas arrivé comme un guerrier armé, ou un roi puissant de ce monde ou riche, se présentant en vêtements brillant de mille diamants. Non, car sa lumière est diaphane, elle est douceur et se laisse voir par qui veut la voir. Sa lumière n’est imposée à personne, car Dieu n’est pas un tortionnaire ou un dictateur, contrairement à ce que le monde veut nous faire penser. Au contraire, Il nous veut parfaitement libres.

D’ailleurs, la différenciation entre cette lumière diaphane, traduite ici par le mot « ténèbres » ou « obscurité » et les véritables ténèbres sera établie au verset 5 de Genèse 1. C’est pour cela qu’il y a beaucoup de contresens dans les traductions et les théologies. Ici, quand il nous est parlé des « ténèbres » ou de « l’obscurité » à la surface de l’abîme, il s’agit de cette énergie diaphane du Logos, de cette puissance du Logos qui se laisse voir et entendre par celui qui veut, mais que celui qui ne veut pas ne peut ni entendre ni voir. C’est la grâce de Dieu qui se manifeste dans le Logos.

Et donc, ce mot חשך – hoshekh renforce l’idée d’une chaleur, mais une chaleur intrinsèque, qui ne brûle pas, qui ne détruit pas. Nous, lorsque l’on parle de chaleur, on associe ce mot à quelque chose de très très chaud et rouge, voire orange, bleue (les flammes du gaz) ou jaune. Or, là, il y a une notion de chaleur sans effusion de lumière.

L’univers était incandescent, chaud, car le Logos se préparait à entrer en action.

על – ‘al est un substantif, et donc, il permet de décrire ou de définir la nature d’une chose, ici les ténèbres ou l’obscurité, donc le Logos. Ce substantif définit une hauteur, quelque chose qui est en haut. Donc, le Logos était au-dessus de la face, פני – paneh, littéralement, une face, une surface. Le Logos était au-dessus de cette surface. La surface de quoi ? De l’abîme. On y voit ainsi apparaître la notion d’espace (le Logos est au-dessus) et de temps, puisqu’il s’apprête à entrer en action. Originellement, le temps n’existait pas, puisque Dieu est éternité. Dieu a créé le temps et l’espace.

Remarquons que ce mot est au pluriel dans le texte originel, mais qu’il a été traduit par un singulier.

Ce mot désigne ce qui est profond, qui a une profondeur, des lieux profonds, la mer, des eaux souterraines, l’océan primitif. Donc, on a ici l’idée d’un grand volume d’eau, d’une grande étendue d’eau. L’abîme est un grand volume d’eau. Donc, à l’état initial, l’univers était composé d’un fluide parfait, décrit d’ailleurs par les physiciens. Il y avait donc un fluide parfait, une grande température, et le Logos qui était au-dessus de tout cela. Ce fluide parfait est la matière à partir de laquelle tout a été construit.

Littéralement, ce mot signifie vent, souffle, esprit. Quand il est associé à Élohim, ce qui est le cas ici, il s’agit de l’esprit de Dieu. Et donc, le texte insiste sur le fait que tout est géré par Dieu. Ici, Dieu est dessus de l’abîme, c’est-à-dire d’une grande étendue d’un fluide parfait, qu’il a créé, puisque c’est la Terre, la matière. Et il s’apprête à entrer dans l’action.

Ce mot מְרַחֶפֶת – merachepheth vient de la racine רָחַף – rachaph, qui est verbe. Ce verbe est au radical piel, donc il désigne quelque chose d’intensif et d’actif, et exprime une action qui est étendue et répétée. On a donc l’idée de quelque chose qui plane, qui se déplace avec intensité et qui est extrêmement actif, et dont l’intensité s’étend et se répète. Ce qui se déplace, c’est l’Esprit de Dieu. L’Esprit de Dieu se déplace au-dessus de l’abîme, c’est-à-dire au-dessus d’une énorme masse d’un fluide parfait. Et l’Esprit de Dieu se déplace avec intensité. En réalité, Il vibre à haute fréquence, Il émet un tremblement qui se répète, Il frémit. Il y a ici la description du Logos dans son implication matérielle, c’est-à-dire du Logos qui agit dans la matière par une vibration (qui est la parole) continue, étendue et intense.

Il s’agit d’une grande étendue d’eau.

Donc, l’Esprit de Dieu vibrait au-dessus de cette grande étendue d’eau, ou plutôt de fluide parfait, qu’était la Terre à son point originel.

Maintenant, donnons la traduction sémantique de ce deuxième verset de ce premier chapitre du livre de la Genèse :

« La Terre (notre planète) était originellement chaotique et incandescente. Elle était une sphère composée d’eau. Il régnait dans l’univers une grande chaleur. Et maintenant, ouvrez vos yeux, car Dieu s’apprête à façonner cette masse informe composée de matière liquide, qui est un fluide parfait. Le Logos s’apprête à diffuser sa lumière pour créer une Terre qui puisse porter la vie. Et son Esprit vibrait intensément au-dessus de l’immense volume d’eau qu’était la Terre à son état originel. »

Notons que le texte insiste sur le fait que la Terre était originellement une masse liquide. Et cela a son importance qui sera dévoilée aux versets suivants. Notons aussi que dans la Parole de Dieu, la Terre a été créée avant le soleil, les étoiles… Elle est le centre de toute la création.

Soyez bénis.

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