L’ordre créationnel

Dieu a-t-Il réellement placé l’homme comme roi de la création ? C’est ce que certains pensent à la lecture de Genèse 1:28 : « Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. » Certains pensent que l’homme doit dominer, au sens humain du terme, c’est-à-dire assujettir, avoir sous ses ordres, dresser, tous les animaux et par extension, la création. Qu’en est-il en vérité ? Que signifie en vérité cette Parole de Dieu ? Elle devient évidente lorsque l’on considère l’ordre créationnel que Dieu donne à Adam.

 

 

En Genèse 2:16-17 nous lisons : « L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu mangeras de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. »

Donna cet ordre ⇒ en hébreu, dans le texte original, c’est וַיְצַו – u·itzu, dont la racine primaire est צָּוָה- tsavah. Il s’agit d’un verbe qui peut être traduit par « commander », « charger », « donner des ordres ».

Les deux premières lettres du mot, צו (Tsadé Vav) signifient donner une responsabilité et symbolisent une ligne tracée qui se dirige vers un but.

La troisième lettre du mot, le ה (hé) symbolise la vie.

Ce verbe צָּוָה- tsavah, dans le texte, est conjugué au radical piel et au mode imparfait. Au radical piel, il signifie un ordre divin et exprime une action répétée ou étendue. Dieu donne la responsabilité à l’homme et cette action est répétée et étendue à toute la création. Et le mode imparfait exprime une action répétée et continue dans le temps.

Donc, Dieu donne une responsabilité à l’homme qui s’établit dans le temps, qui est répétée et continue et étendue. Quelle est cette responsabilité qui est aussi un ordre divin ?

Reprenons notre texte de Genèse 2:16-17 : « « L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’homme : Tu mangeras de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. »

Tu mangeras (on peut lire dans certaines traductions « tu pourras manger », notamment celle de Louis Segond). Mais qu’en est-il en réalité ? Dans le texte original en hébreu, on trouve la répétition du mot « manger » selon cette écriture : אָכֹל תֹּאכֵל  – akal akal. Le premier verbe est à l’infinitif et le second à l’imparfait, donc littéralement : « L’Éternel Dieu donna la responsabilité à l’homme, selon l’ordre divin, de « manger mangeait » de tous les arbres du jardin… »

Littéralement, Dieu donne la responsabilité à l’homme de jouir de ce que Dieu lui donne, c’est-à-dire de ce qui se trouve dans la création, car tout ce qui est dans la création a pour but la vie, c’est-à-dire l’édification.

Comprenez bien que Dieu ne demande pas à l’homme de consommer et de jouir des choses de la vie, non ! Dieu donne à l’homme la responsabilité de consommer et de jouir des choses de la vie, c’est-à-dire qu’Il rend l’homme responsable de ses actions. Dieu a tout mis en place pour édifier l’homme, pour la vie. Et c’est à l’homme de jouir de la possibilité de saisir ce que Dieu lui donne. C’est son choix, c’est sa responsabilité. Dieu va donner à l’homme la possibilité de participer au plan divin, mais en plus, Il va lui donner l’énergie, l’impulsion, pour participer à ce plan, si bien sûr, tout est fait selon sa Parole.

Ce que Dieu a créé est bon, tout ce que Dieu donne à l’homme est bon, et sert pour son édification. Dieu est vie. Cependant, si l’on détourne ce que Dieu a créé, alors cela devient destruction et mort. Dieu place l’homme devant ses responsabilités, il lui donne le choix de jouir de la création, dans la mesure où cela correspond à l’usage créé par Dieu. Si l’homme commence à détourner cet usage, comme cela est fait aujourd’hui, alors il court à sa perte.

 

Quelles sont les règles de cette jouissance créationnelle ?

En 1 Corinthiens 10:23, nous lisons : « Tout est permis, mais tout n’est pas utile ; tout est permis, mais tout n’édifie pas. »

C’est la première règle, tout est permis, c’est-à-dire que Dieu laisse l’homme libre de choisir. L’homme fait ce qu’il veut, il a le choix entre entrer volontairement dans le plan divin et accomplir avec Dieu son plan, c’est-à-dire participer au Plan de Dieu, ou il a le choix de se détourner de Dieu et faire ce qu’il veut en devenant son propre dieu, en sachant que sans Dieu, rien ne peut s’édifier. C’est le libre arbitre.

Utile, en grec dans le texte, c’est συμφερει – sumpherei. Dans certaines traductions, on peut lire « tout est permis, mais tout ne convient pas » ou encore « tout est permis, mais tout n’est pas bon. »

συμφερει – sumpherei, ce mot vient de συμφέρω – sumphero qui est un verbe signifiant littéralement porter ou apporter ensemble, supporter ensemble ou au même moment, porter avec les autres, collecter ou contribuer dans le but d’aider, être utile, être profitable, être expédient (qui convient).

Ce mot συμφέρω – sumphero est composé de deux racines :

→ σύν – sun, qui désigne une union, avec.

→ φέρω – phero qui signifie porter un fardeau, endurer, mener, conduire…

Donc, tout est permis, mais il y a des choses que l’on fait avec quelqu’un, et la plupart du temps c’est l’ego, ou avec nos mauvaises pensées, ou avec un groupe, tout cela peut ne pas être bon. Parfois, et on le voit dans certaines œuvres caritatives ou dans certaines actions de groupe, on pense défendre une bonne cause, on se fait entraîner par un groupe, mais en faisant cela, on sert une mauvaise cause. Ou, on suit un groupe, on défend une cause pour une mauvaise raison, celle par exemple, de se mettre en avant (donc on sert son ego) ou de rechercher une manière de se fondre dans la masse en se fondant à la pensée d’un groupe. Ou l’on décide de suivre un groupe politique et de mener des actions avec ce groupe qui ne sont pas forcément bonnes et parfois contraires à nos convictions. Mais parce que l’on appartient au groupe, on fait des concessions…

De plus, « tout est permis, mais tout n’édifie pas ». Il y a des choses qui nous détruisent, comme l’ésotérisme. Dieu, car Il nous laisse libres de nos choix, nous prévient des dangers des pratiques ésotériques, et Il nous laisse libres de nous y adonner ou pas. Ainsi, Il nous rend responsables de nos choix. Et l’ésotérisme est le parfait exemple de ce qui détruit. Et ce qui détruit, je ne dois pas y toucher, puisque je me détruis moi-même. C’est du bon sens ! Ce qui n’édifie pas, c’est ce qui, par définition, détruit. Je ne dois pas me détruire, puisque je suis le Temple de l’Éternel.

 

En 1 Corinthiens 10:24 nous lisons : « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun cherche celui d’autrui. »

C’est la seconde règle et elle est plutôt facile à comprendre. Dieu nous donne la jouissance de toute la création, et Il nous rend responsables de cette jouissance. À nous de nous servir de ce don divin pour servir les autres, et non pour son propre intérêt, dans le partage et l’altruisme. Celui qui cherche à s’enrichir ou à obtenir un pouvoir en se servant de ce que Dieu a créé devra en rendre compte à Dieu.

Et comme dit notre Seigneur Jésus-Christ : « Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense. » (Matthieu 6 versets 2 et 5). Ceux qui servent de la création pour servir leurs intérêts personnels ont déjà leur récompense ici-bas. La responsabilité que Dieu donne à l’homme c’est de partager ce que Dieu lui donne à manger, et de s’entraider, de chercher l’intérêt d’autrui.

En 1 Corinthiens 6:12 nous lisons : « Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile ; tout m’est permis, mais je ne me laisserai asservir par quoi que ce soit. »

C’est la troisième règle de jouissance de la création _ tout m’est permis, du moment que je ne me laisse pas asservir par quoi que ce soit, que je reste dans l’équilibre.

Utile ⇒ on retrouve le même mot grec utilisé en 1 Corinthiens 10:23.

Asservir ⇒ en grec, dans le texte original εξουσιασθησομαι – exousiasthEsomai, littéralement « je serai mis sous l’autorité ».

Ce mot vient du verbe ἐξουσιάζω – exousiazo qui signifie avoir le pouvoir ou l’autorité ou être mis sous le pouvoir de quelqu’un. Ici, dans ce texte, le sens de ce verbe est être mis sous le pouvoir de quelqu’un, l’autorité de quelqu’un. Littéralement, il ne faut pas devenir esclave de ce que Dieu a mis à notre disposition, esclave de la création, donc adorer la création au lieu d’adorer Dieu, car si l’on fait cela, on devient idolâtre.

 

D’accord, mais alors m’est-il permis de manger de tous les aliments que Dieu a mis à ma disposition ?

C’est la vision de Pierre de la nappe qui va nous fournir la réponse à cette question.

En Actes 10:9-16, nous lisons : « Le lendemain, comme ils étaient en route, et qu’ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le toit, vers la sixième heure, pour prier. Il eut faim, et il voulut manger. Pendant qu’on lui préparait à manger, il tomba en extase. Il vit le ciel ouvert, et un objet semblable à une grande nappe attachée par les quatre coins, qui descendait et s’abaissait vers la terre, et où se trouvaient tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre et les oiseaux du ciel. Et une voix lui dit : Lève-toi, Pierre, tue et mange. Mais Pierre dit : Non, Seigneur, car je n’ai jamais rien mangé de souillé ni d’impur. Et pour la seconde fois la voix se fit encore entendre à lui : Ce que Dieu a déclaré pur, ne le regarde pas comme souillé. Cela arriva jusqu’à trois fois ; et aussitôt après, l’objet fut retiré dans le ciel. »

Donc, tout ce qui est dans la création est pur, tout ce que Dieu a créé pour nourrir l’homme est pur. Et l’on se souvient alors des paroles de notre Seigneur Jésus-Christ en Matthieu 15:11 : « ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur, mais ce qui sort de la bouche. Voilà ce qui rend l’homme impur. » 

Et les paroles ou actions humaines peuvent rendre les choses pures impures, comme on peut le lire en 1 Corinthiens 10:28 nous lisons : « Mais si quelqu’un vous dit : Ceci a été offert en sacrifice ! N’en mangez pas, à cause de celui qui a donné l’avertissement, et à cause de la conscience. ».

En effet, l’aliment qui a été consacré à une divinité, dans un rituel religieux, devient impur, puisque c’est de l’idolâtrie. Et si l’on respecte notre Dieu, on ne participe pas à tout ce qui est de l’ordre de l’idolâtrie, on ne va pas se souiller avec toutes ces choses.

Et ainsi, si l’on résume tout ce que l’on vient de dire, Dieu a créé l’homme responsable de ses choix, et Il rend l’homme responsable de ses choix. Si l’on reprend notre texte de Genèse 1:28 : « Dieu les bénit, et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. », on comprend alors que l’homme est libre de jouir de la création, mais en toute responsabilité. Il ne s’agit pas d’assujettir ou de domination, mais bien de respect de ce que Dieu nous a donné, de respect et de partage avec son prochain de toutes les bonnes choses que Dieu nous a données.

Assujettir, en hébreu, la racine primaire est כָּבַשׁ – kabash, qui signifie littéralement assujetti, garder sous, subjuguer. Comprenez que la création a été faite pour l’homme et non le contraire, et c’est à l’homme de puiser dans la création tout ce dont il a besoin pour vivre, tout en respectant l’ordre créationnel.

Dominer, en hébreu, la racine primaire est רָדָה – radah qui est un verbe qui signifie gouverner, avoir la domination. C’est donc à l’homme de gouverner les animaux, mais lorsque l’on gouverne sur quelque chose, on a la responsabilité de cette chose. Un gouverneur a la responsabilité de ceux qu’il gouverne, et normalement, il doit chercher le bien-être de ceux qu’il a en gouvernance. Et c’est exactement dans le sens là qu’il faut lire ce texte : Dieu a placé l’homme gouverneur des animaux, et lui a donc donné la responsabilité du bien-être des animaux et de toute la création. Bien sûr, l’homme se nourrit des plantes, des légumes, des fruits, des animaux… mais il doit respecter la terre qui le nourrit, et en faisant cela, il respecte Dieu et l’ordre divin créationnel. L’homme doit se nourrir des produits et des animaux de la Terre, mais il ne doit pas en chercher son propre profit, il doit partager avec son prochain le produit de son labeur. C’est le partage des ressources. Et aujourd’hui, ce n’est absolument pas ce qu’il se passe, à cause de la société de surconsommation qu’on nous impose pour l’enrichissement d’une poignée d’hommes, enrichissement qui donne à ces hommes un pouvoir terrestre sur l’humanité entière. Mais Dieu veille, et l’homme riche qui a un certain pouvoir sur Terre grâce à sa richesse n’a aucun pouvoir sur Dieu, et il tient déjà sa récompense.

Soyez bénis

 

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