Qui est notre prochain ?

Qui est notre prochain ?

Etude de la parabole du bon samaritain

Dieu nous a donné une loi d’amour. Quiconque accomplit cette loi d’amour fait la volonté de Dieu. Cette loi d’amour est formulée selon deux axes : aimer Dieu de tout son cœur, de toute sa force et de tout son esprit et aimer son prochain comme soi-même. La question que nous allons nous poser, dans cet article, est de savoir qui est le prochain. Devons-nous aimer tout le monde ? Pouvons-nous aimer tout le monde ? Avons-nous la capacité d’aimer tout le monde, même notre ennemi ?

 

 

La loi d’amour de Dieu

« ²⁸Un des scribes, qui les avait entendus discuter, sachant que Jésus avait bien répondu aux sadducéens, s’approcha, et lui demanda : Quel est le premier de tous les commandements ? ²⁹Jésus répondit : Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; ³ºet : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. ³¹Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » Marc 12:28-31

Voici la loi d’Amour donnée par Jésus-Christ : aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même. Jésus-Christ, au verset 29, reprend le shema d’Israël donné au Deutéronome 6:4-5, que tous les juifs se répètent depuis des milliers d’années : « Écoute, Israël, l’Éternel, notre Dieu est le seul Éternel ». Ce passage est étudié à l’article « Le shema d’Israël ».

Pour le contexte, Moïse a appelé tout le peuple d’Israël pour lui faire part des dix commandements, et il termine son discours par donner le shema d’Israël, afin que le peuple puisse graver les commandements du Seigneur dans son cœur, et les israélites doivent partager ces commandements, cette foi en Dieu, partout, doivent l’enseigner aux enfants, en parler sur les routes. On voit que Dieu envoie les hommes pour faire connaître sa Parole.

Aimer Dieu de tout son cœur et de toute sa pensée, et de toute sa force est donc le premier commandement. Aimer Dieu, c’est faire confiance à Dieu, c’est s’établir dans une relation avec Dieu. Et ainsi, celui qui aime Dieu peut, par la force de l’Amour inconditionnel de Dieu, accomplir le second axe, qui est d’aimer son prochain comme soi-même.

Remarquons que pour aimer son prochain, il faut s’aimer soi-même. Si nous ne nous aimons pas, si nous nous voulons du mal ou si nous nous faisons du mal, alors on fera la même chose au prochain, puisqu’ici, il y a une notion de réciprocité. Il faut s’aimer pour aimer son prochain et le prochain est aimé comme l’on s’aime soi-même. Il faut donc se vouloir du bien pour vouloir du bien à son prochain.

Ainsi, Dieu nous demande de nous aimer. Mais attention, à aucun moment, il n’est fait mention du physique, mais plutôt de quelque chose d’intérieur. Dieu nous demande d’aimer la créature qu’il a formée à son image et à sa ressemblance, l’être humain que Dieu a créé, et donc, Il nous demande d’aimer notre esprit, de s’aimer en vérité, avec nos capacités, nos talents, nos faiblesses. Il ne s’agit pas ici du corps, mais de l’esprit. Et celui qui s’aime, prendra soin de son esprit, et le nourrira par la Parole de Dieu. Et alors, cela rejaillira sur l’âme et le corps. Tout sera en équilibre. S’aimer, c’est se vouloir du bien, ne pas entrer dans un processus de destruction qui va à l’encontre de son propre ADN, mais entrer dans la marche dynamique avec le Seigneur, qui est la sanctification. Et c’est ainsi que l’on peut aimer son prochain, c’est-à-dire respecter qui il est, son esprit, ne pas lui vouloir du mal, de pas lui faire mal, c’est-à-dire ne pas le voler, ne pas le maltraiter, ne pas le maudire, ne pas le frapper, ne pas le rejeter, ne pas le trahir… bref, lui faire tout le bien qu’on aimerait que l’on nous fasse.

Or, et on le sait, on ne peut aimer tout le monde. Peut-on aimer celui que l’on ne connaît pas ? Doit-on aimer le psychopathe qui ne ressent rien ? Doit-on aimer l’antichrist qui s’est inscrit volontairement dans le principe de destruction ?

Si on lit attentivement le verset 31, Jésus-Christ dit d’aimer son prochain comme soi-même, et Il précise le prochain. Qui est-il ? La réponse à cette question est donnée par Jésus-Christ dans la parabole du bon Samaritain.

 

Qui est le prochain ?

Lisons la parabole du bon Samaritain – Luc 10:25-37

 

²⁵Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l’éprouver : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? ²⁶Jésus lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? ²⁷ Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. ²⁸ Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela, et tu vivras. ²⁹Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ?

³ºJésus reprit la parole, et dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s’en allèrent, le laissant à demi mort. ³¹Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre. ³²Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l’ayant vu, passa outre. ³³Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu’il le vit. ³⁴Il s’approcha, et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. ³⁵Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l’hôte, et dit : Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour. ³⁶Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ? ³⁷C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même.

Cette parabole est rapportée uniquement par Luc.

Selon l’interprétation classique, il faut faire comme le samaritain, c’est-à-dire soigner les blessés, soutenir le faible, partager nos biens et notre temps. D’ailleurs, le Vatican décerne chaque année une « médaille du Bon Samaritain » à ceux qui s’engagent au service des malades.

Rappelons-nous que la question était « qui est mon prochain », celui que je dois aimer comme moi-même selon la loi de Dieu.

Et c’est tout à fait la question qui est posée par le docteur de la loi à Jésus, au verset 29 : « … Et qui est mon prochain ? »

Si l’on regarde le texte d’un peu plus près, la question première de ce docteur de la loi qui interpelle Jésus est la suivante : « Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? »

En réalité, ce docteur de la loi ne s’enquiert pas de comment se montrer bienveillant à l’égard de son prochain, mais bien du moyen d’obtenir la vie éternelle. Si l’on traduit littéralement, d’après le texte originel en grec, la question du docteur de la loi, voici sa véritable demande : « Maître, qu’as-tu fait pour que j’aie la vie éternelle ? » Il pose cette question à Jésus, car il était en train d’écouter son enseignement et Jésus avait dit que tous ceux qui ont la foi seraient capables de marcher sur les serpents, et que le plus important était d’avoir son nom inscrit sur le livre de vie, donc d’avoir la vie éternelle.

Or, dans ce temps-là, les docteurs de la loi et les pharisiens pensaient et enseignaient que la vie éternelle s’acquérait par héritage, par le sang. Seul le peuple élu pouvait la recevoir. Et donc, cet enseignement de Jésus est choquant, puisqu’il ébranle la croyance religieuse de l’époque : la vie éternelle s’acquiert par la foi.

Ainsi, la parabole du bon Samaritain n’a pas pour but de présenter une leçon sur l’obligation morale d’aider quelqu’un en difficulté, et c’est ainsi qu’elle est souvent utilisée. Et donc le but a été déplacé. La parabole du bon Samaritain est donnée face à une question qui concerne la vie éternelle, face à la réaction choquée d’un docteur de la loi, dont l’enseignement de Jésus-Christ allait à l’encontre de ses croyances.

Revenons à la parabole du bon Samaritain. Si on la lit avec attention, on comprend que le bon samaritain est celui qui aide l’homme qui est tombé au milieu des brigands et qui est laissé pour mort. Cet homme symbolise en vérité celui qui va de Jérusalem à Jéricho, c’est-à-dire celui qui s’éloigne des choses saintes, de Dieu, pour aller vers les choses du monde. Et forcément il tombe.

Il y a un sacrificateur qui passe par là, qui voit l’homme étendu presque mort sur le sol, mais qui passe devant lui, presque en détournant son regard. Puis, le lévite arrive et fait la même chose que le sacrificateur. Le sacrificateur est un prêtre au Temple, et le lévite est un jeune qui est au service de Dieu dans le Temple. Donc, tous deux servent Dieu religieusement. Et tous deux observent la loi, car d’après la loi de Moïse, aucun des deux ne pouvait se souiller avec le sang d’un mort au risque de devenir impur et de ne pas pouvoir sacrifier au Temple (Nombres 19:11-22 et Lévitique 21:1-3). Ils observaient la loi, mais n’étaient pas dans l’amour. Et s’ils avaient obéi à la loi d’Amour de Dieu, ils auraient désobéi à la loi du service. C’est ainsi lorsque l’on s’enferme dans des traditions et des cultes religieux, on en oublie l’amour.

Le samaritain arrive, et il secourt l’homme presque mort. Il le soigne, le porte à une auberge pour qu’il ait un lit, règle sa chambre et s’assure que l’aubergiste prendra soin de lui en réglant ses frais.

Et ainsi, Jésus nous montre que le prochain, celui que l’on doit aimer comme soi-même, est le samaritain. Et en disant cela, il prend à contre-pied la croyance de l’époque, et il dit clairement au docteur de la loi qu’il n’est pas le prochain.  

Le prochain, c’est celui qui agit selon la loi d’Amour de Dieu. Le prochain est celui qui fait preuve de compassion. Le prochain, c’est celui qui m’aide lorsque je tombe, et que je vais aider.

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas aider ceux qui tombent. On les aide, on leur procure ce dont ils ont besoin pour se remettre sur pied, ponctuellement. Quelqu’un qui tombe dans la rue, on ne va pas passer à côté de lui sans l’aider à se relever. Quelqu’un qui s’égare spirituellement parce qu’il recherche une solution humaine à ses problèmes, on va lui dire de chercher Dieu, la solution de Dieu, puis on va laisser Dieu agir. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on doit aimer son prochain, donc celui qui a de la compassion, celui qui agit avec compassion. Et aider, le plus souvent en apportant la Parole de Dieu qui sauve, celui qui a fait le choix de suivre le monde et qui a chuté. La différence, elle se situe ici.

En Matthieu 5:43-45, nous lisons : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et vous persécutent, afin que soyez fils de votre Père qui est dans les cieux : car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et les injustes. »

En Romains 12:20, nous lisons : « Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en agissant ainsi, ce sont des charbons ardents que tu amasses sur sa tête. »

En vérité, nous devons être le prochain de nos ennemis, et notre attitude envers eux peut leur montrer le chemin qui mène à Dieu, peut les faire changer.

Ainsi, Jésus-Christ nous demande d’aimer son prochain et son ennemi. Et aimer son ennemi, c’est prier pour qu’il trouve Dieu.

Si l’on regarde attentivement l’attitude du samaritain, ce dernier voyageait. Il ne se prétendait ni saint, ni élu, ni bon, ni homme de Dieu, contrairement au sacrificateur et au lévite. Et il fut ému de compassion. Or la compassion est un don de Dieu ; ce samaritain se laisse guider par Dieu, et va aider spontanément celui qui est tombé. Il ne le connaît, il ne sait pas s’il est un étranger ou un homme de son peuple. Il voit simplement un homme qui a besoin d’aide.

On peut devenir le prochain de quelqu’un si l’on se laisse toucher par l’Esprit de Dieu, et donc, si l’on ressent de la compassion. Celui qu’on aide va alors le ressentir, et peut être qu’il se laissera toucher à son tour par Dieu.

Jean 13:35 : « À ceci, tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Le prochain c’est celui qui se laisse émouvoir par Dieu, celui qui ressent de l’amour, de la compassion, celui qui se laisse guider par Dieu, le disciple de Christ. Et ce prochain est capable d’aimer son prochain et son ennemi.

Soyez bénis

 

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