La tentation et la chute

Étude du chapitre 3 de la Genèse, un passage biblique très important qui explique pourquoi et comment le péché est entré dans notre monde. Ce texte de la Genèse 3 abonde en principes très importants, et est utilisé par ceux qui ont à cœur d’annoncer la Vérité sur les choses concernant la ruine de l’homme et le moyen donné par Dieu pour l’en tirer.

 

 

Souvenons-nous du chapitre 2 de la Genèse et de la Création du monde (Genèse 1) : Dieu avait tout préparé pour le bien-être de l’être humain. Adam et Ève étaient éternels au Jardin d’Éden et ils ne connaissaient pas la maladie. Mais Satan va s’introduire insidieusement dans ce havre de paix et y injecter son venin, engendrant le péché originel qui va se répercuter sur l’humanité entière. Désormais, tous les humains porteront en eux la marque du péché originel. C’est l’ego. 

Finalement, le bonheur d’Adam et Ève en Éden aura été de courte durée comparée à l’éternité que Dieu leur avait offerte. Sous la forme du serpent, le diable s’est introduit dans le jardin et a tenté Ève en semant le trouble dans le cœur d’Ève. Satan excite son orgueil et la pousse à transgresser l’ordre de Dieu.

Milton, dans son « Paradis Perdu », explique très bien que Satan a conçu le péché et le péché a conçu la mort. Il explique aussi très bien que c’est par la tentation que Satan a fait entrer le péché dans le monde, et que c’est donc par la tentation que Satan a perverti notre monde. C’est la manière d’agir de Satan, c’est son pouvoir ordinaire. Et il en use et en abuse pour détourner le plus d’âme possible de Dieu.

Simplement pour l’information, en hébreu, lorsqu’on décode le mot « serpent », en s’aperçoit qu’il symbolise le filet du mensonge, celui qui hameçonne par le mensonge. Tout est mensonge chez Satan, l’écouter, c’est faire entrer le mensonge en soi, et donc, connaître le trouble et la peur. Seule la Vérité éteint les traits enflammés du mensonge.

 

Lisons le chapitre 3 de la Genèse :

¹Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Alors, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin? »

²La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin.

³Mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sous peine de mort. »

⁴Le serpent répliqua à la femme : « Pas du tout! Vous ne mourrez pas! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux souvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal. »

⁶La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu’il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea.

⁷Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.

⁸Ils entendirent le pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l’homme et sa femme se cachèrent devant Yahvé Dieu parmi les arbres du jardin.

⁹Yahvé Dieu appela l’homme : « Où es-tu? » Dit-il.

¹º »J’ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l’homme; jai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché. »

¹¹Il reprit : « Et qui t’a appris que tu étais nu? Tu as donc mangé de larbre dont je tavais défendu de manger! »

¹²L’homme répondit : « C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé! »

¹³Yahvé Dieu dit à la femme : « Qu’as-tu fait là? » Et la femme répondit : « Cest le serpent qui ma séduite, et jai mangé. »

¹⁴Alors Yahvé Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, maudit sois-tu entre tous les bestiaux et toutes les bêtes sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie.

¹⁵Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon. »

¹⁶À la femme, il dit : « Je multiplierai les peines de tes grossesses, dans la peine tu enfanteras des fils. Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi. »

¹⁷À l’homme, il dit : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de toi! À force de peines tu en tireras subsistance tous les jours de ta vie.

¹⁸Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l’herbe des champs.

¹⁹À la sueur de ton visage tu mangeras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes au sol, puisque tu en fus tiré. Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise. »

²ºL’homme appela sa femme « Eve », parce qu’elle fut la mère de tous les vivants.

²¹Yahvé Dieu fit à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit.

²²Puis Yahvé Dieu dit : « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal! Quil n’étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive pour toujours! »

²³Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d’Éden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré.

²⁴Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l’arbre de vie.

Ce texte, nous le divisons en trois grandes parties :

  • La séduction de Satan, versets 1 à 13
  • La sentence divine, versets 14 à 21
  • L’homme chassé du Jardin, versets 22 à 34

 

La séduction de Satan

Satan, dans le corps du serpent, est présenté comme l’animal le plus rusé de tous les animaux. « Il est menteur dès le commencement… père du mensonge » (Jean 8:44). Satan, dont la chute a précédé celle de l’homme (Ézéchiel 28:13-17). Satan, gonflé d’orgueil, qui s’est opposé à Dieu. L’orgueil est sa faute, et c’est par l’orgueil qu’il tentera Ève.

Le serpent entre en scène avec une question insolente dont le but est de jeter le doute sur la révélation divine : « Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? » Si la Parole de Dieu avait habité le cœur d’Ève, si elle y avait été fortement ancrée à la Parole, alors sa réponse aurait été directe : elle aurait rejeté Satan. Mais, pour la défense d’Eve, c’était à la charge d’Adam de l’instruire. Remarquons aussi que Eve n’est pas nommée, elle est appelée « femme ». Son nom lui sera donné après la chute par Adam. 

Cet épisode nous montre qu’il n’y a qu’une seule manière de traiter les suggestions du diable, c’est de les traiter comme venant de lui et de les repousser par la Parole de Dieu, comme Jésus l’a fait dans le désert lors de l’épisode de la triple tentation. Si on y prête l’oreille juste un instant, on s’expose à la tentation, et au risque de ne plus pouvoir le repousser. Le mensonge est insidieux, il se mêle à la vérité pour l’embrouiller, de sorte que celui qui l’écoute n’arrive plus à démêler le vrai du faux.

Notons que Satan ne se présente pas ouvertement à Ève. Il ne dit pas « coucou, je suis Satan, l’Adversaire de Dieu, et je suis venu pour perdre l’humanité ». Non ! Satan est rusé. Il se présente comme un ami, et c’est comme un ami qu’il va mettre le doute dans le cœur d’Ève. C’est la manière d’agir de Satan. C’est ainsi qu’il arrive à tenter les hommes. Ce n’est qu’après que l’on voit son vrai visage, une fois que l’on est devenu son esclave.

Cette question « Quoi, Dieu a dit ? » prouve à quel point si l’on admet déjà la question, si l’on doute de la Parole de Dieu, alors on devient incapable de combattre Satan. Et la manière dont Ève répond nous indique qu’elle a admis la question de l’Antique Serpent. Dès lors, elle devient incapable de lui résister. Ève ne s’en tient pas à la Parole de Dieu. Le doute commence à s’insinuer en elle.

Il est important de comprendre que si l’on ne s’en tient pas à la Parole de Dieu, si l’on commence à y ajouter ou à y retrancher des paroles, des mots, alors cette Parole de Dieu n’habite pas notre cœur et ne gouverne pas l’esprit, nous rendant donc faibles face aux assauts du démon.

« Toute Écriture est inpirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre. »

2 Timothée 3:16-7

Le commandement de Dieu était pourtant simple : ne pas manger les fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Or, Ève ajoute à cette Parole de Dieu le fait de ne pas toucher aux fruits de l’arbre de la connaissance. Dieu n’avait jamais parlé de sa défense de « toucher » aux fruits de cet arbre, simplement de ne pas en manger. Ève ajoute donc de la parole à la Parole de Dieu. Peut-être par ignorance, peut-être par indifférence, mais cela permet à Satan de semer le doute dans son cœur.

Revenons au fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Pourquoi est-il appelé ainsi ? Pourquoi Dieu ne veut pas que l’on mange de son fruit ? Ce fruit, en réalité, contient le mélange du bien et du mal. Tout est embrouillé, et l’homme, s’il en mange, ne pourra plus différencier le bien et le mal. 

Par la ruse, Satan a donc séduit Ève. Il vient de jeter le doute sur la révélation divine, et d’ébranler la confiance d’Ève en l’amour de Dieu. Et c’est là qu’Ève, totalement prise dans le filet du mensonge tendu par Satan, va engager un dialogue avec lui. Or, il ne faut jamais converser avec le démon. Jamais ! Car c’est ainsi qu’il arrivera à nous déstabiliser, à semer le doute en nous, et c’est ainsi qu’il prendra l’avantage sur nous.

Ève ne cite pas précisément la Parole de Dieu :

  • L’arbre qui est au milieu du jardin est l’arbre de vie, et non celui de la connaissance du bien et du mal.
  • Dieu avait dit qu’il ne fallait pas manger de ses fruits. Ève ajoute qu’il ne faut pas y toucher.
  • Dieu avait dit : « Tu mourras certainement » (Genèse 2:17). Ève ajoute : « vous n’y toucherez point ».

Ève n’a pas gardé intégralement la Parole de Dieu dans son cœur et c’est ce qui permettra à Satan de la tenter.

Restons sur nos gardes contre ceux qui falsifient la Parole. Toute la Parole est Vérité (Jean 17:18). Rien ne doit y être retranché ou ajouté. Et cette Parole doit habiter en nous. Or, les traductions et l’idéologie insufflée lors des traductions des textes bibliques ont perverti la Parole. Les traductions latines sont illisibles, fausses et suivent la doctrine catholique, protestante, évangéliste ou orthodoxe. Et c’est ainsi que les théologiens font dire aux textes ce qu’ils veulent, suivant leurs croyances, leurs idéologies. Il faut être très vigilant par rapport à cela. C’est pour cela qu’il est urgent de revenir aux textes originaux, hébreux et grecs anciens, afin de ne pas passer par le prisme des traductions latines.

Reprenons notre texte. Après avoir semé le doute dans l’esprit d’Ève, Satan continue son œuvre en la manipulant par le mensonge : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas » (Verset 4). N’est-il pas le père du mensonge ? Satan est mensonge, et il a perverti le monde par le mensonge. Le monde qui nous entoure, tel que nous le connaissons, est mensonge. Tout est inversé, tout est perverti.

Puis, Satan va ébranler la confiance d’Ève en l’amour de Dieu (verset 5). Il va lui faire croire que le commandement de Dieu n’est pas fondé sur l’amour : « Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal. » (verset 4). C’est comme si Satan disait à Ève qu’il y a un avantage à manger ce fruit que Dieu a défendu ; pourquoi croire Dieu, pourquoi placer sa confiance en Lui, alors qu’Il vous prive d’un mets succulent ? Évidemment Dieu ne vous aime pas, s’Il vous prive de cette connaissance du bien et du mal. Il ne vous aime pas, car il vous empêche de jouir de ce privilège. Voilà ce que Satan dit à Ève.

Et comme l’Antique Serpent voit qu’Ève doute de la bonté de Dieu, alors il va titiller son orgueil : « vous serez comme des dieux ». Mais Satan se garde bien d’annoncer les conséquences de cette double connaissance : l’homme devra lutter pour obtenir le Salut, lutter sans cesse contre le mensonge. Et il sera condamné à vivre dans un monde de mensonge. Elle est là la Vérité. Et c’est pour nous préserver de cela que Dieu avait défendu de manger du fruit de l’arbre de la connaissance.

Ève, dont la Parole de Dieu n’est pas assez ancrée dans son cœur, ne peut résister au Serpent, et se laisse convaincre par ses paroles.

Pour résister à Satan, il faut se montrer ferme dans sa foi (1 Pierre 5:9). Ève aurait pu consulter Adam. Mais elle décide d’agir seule. C’est son libre arbitre. Elle succombe à la tentation. Sa convoitise de goûter au fruit défendu va enfanter le péché (Jacques 1:14-15).

Le verset 6 montre la convoitise de la femme. Ève regarde l’arbre défendu, et trouve que son fruit doit être savoureux. La convoitise, encore un péché défendu par la Bible. La convoitise revêt trois aspects (1 Jean 2:16) :

  • La convoitise de la chair : Ève vit que l’arbre était bon à manger.
  • La convoitise des yeux : l’arbre était un plaisir pour les yeux.
  • L’orgueil de la vie : l’arbre était désirable pour rendre intelligent.

C’est exactement de cette manière que Satan tenta Jésus dans le désert, d’abord par la convoitise de la chair, puis la convoitise des yeux et enfin l’orgueil. À cette triple tentation, Jésus répliqua par la Parole de Dieu. C’est un combat spirituel qui s’est joué dans le désert. Et contrairement à Ève, Jésus fut vainqueur de ce combat. Ce qui est normal puisque Jésus est Dieu fait homme. 

« Devenir comme des dieux », c’est ce que cherchent les kabbalistes, à atteindre la connaissance suprême afin de surpasser Dieu. Pour cela, ils triturent la Bible, la scrutent, afin d’en révéler ses secrets. Les kabbalistes veulent détenir cette connaissance du bien et du mal. Et c’est aussi le secret que l’on fait miroiter à tous les francs-maçons, celui d’obtenir la connaissance suprême. Dieu savait déjà tout cela, Dieu savait que l’homme allait chercher à l’égaler. Et Dieu avait prévu de nous envoyer son Fils unique pour contrer cela.

Les versets 6 à 7 montrent comment le péché est entré dans notre monde. Ève succombe à la tentation, et mange le fruit défendu. Lorsque l’on décode en profondeur ce texte, on sait que non seulement, elle en mange, mais en plus elle s’en gave. Elle mélange la vérité et le mensonge tellement, que le retour n’est plus possible. L’héritage de ce péché originel est l’ego, c’est-à-dire l’orgueil. Depuis, tous les descendants d’Adam auront en eux l’ego. Ce fameux ego qui contre l’information de notre ange, qui s’oppose à notre âme, donc à nous même, en nous plongeant dans un processus de destructions, au lieu d’être dans le Plan d’Amour de Dieu, le plan évolution de Dieu.

Le programme spirituel d’aide à la délivrance aide à lutter permet de se repositionner, en connaissant notre ange, c’est-à-dire l’information de qui nous sommes, et en connaissant l’ego, celui qui s’oppose à notre information. Ainsi, on peut lui opposer la Parole qui le tranche.

 

Notons deux choses : Satan s’est adressé à Ève et non à Adam, car il savait Adam plus ferme dans sa foi. Et Satan n’a pas forcé Ève à désobéir à Dieu, il a simplement fait naître le doute en elle. L’homme reste libre de succomber ou de résister à Satan. C’est son libre arbitre.

Le libre arbitre, une notion qui rend l’homme responsable de ses actes. Une notion trop souvent oubliée, car aujourd’hui, l’on a tendance à déresponsabiliser les actes des pires criminels. Or non, chacun est responsable de ses actes, car chacun fait le choix de servir le Bien ou le Mal. On a toujours le choix de résister à Satan. De plus, aujourd’hui, on utilise ce terme de libre arbitre à tort et à travers, on le met à toutes les sauces. Or, le libre arbitre, c’est choisir d’être dans le Plan de Dieu ou de ne pas être, d’évoluer ou de se détruire, d’aimer ou de rejeter Dieu. Il est là le libre arbitre et non dans le fait de pouvoir s’exprimer librement et de faire ce que l’on veut.

Ève prit le fruit défendu, en mangea, s’en gava et en donna à Adam, afin que lui aussi en mange. Et Adam ne résista pas à sa femme, car de suite, il mangea le fruit. Et il s’en gava à son tour. Donc, Adam se montra aussi faible qu’Ève, aussi crédule. Il aurait dû montrer à Ève sa faute. Au lieu de cela, il commet la même faute qu’elle.

Adam était responsable de tenir le commandement divin. Il aurait dû refuser l’offre d’Ève. Adam n’a pas été trompé par Ève, puisqu’elle ne l’a pas séduit, elle lui a simplement donné le fruit. Adam a accepté l’offre de sa femme, tout en ayant conscience de sa désobéissance. Et c’est pourquoi il est dit en Romains 5:12 : « par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort ».

Au verset 5, Satan avait promis à Adam et à Ève qu’ils seraient comme de dieux s’ils mangeaient le fruit de l’arbre défendu. Et dès qu’ils l’eurent mangé, leurs yeux s’ouvrirent et ils reconnurent qu’ils étaient nus. Cette phrase du verset 7 est très importante et il convient de l’expliquer. Cette explication mettra en lumière un point très important de la chute de l’homme.

Rappelons que le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal est un fruit du mélange, du mélange du bien et du mal. Ainsi, on ne sait plus ce qui est bien et ce qui est mal, tout est faussé, erroné, inversé. Et c’est cela qui est dangereux, car chacun pourra dire ce qui est bien ou mal selon sa propre idéologie qu’il veut imposer et non plus selon la justice de Dieu. Avant la chute, l’homme n’avait pas la connaissance du mal. Il n’avait aucune idée du mal. Il était dans un état d’innocence, c’est-à-dire d’ignorance du mal, comme un enfant qui vient de naître. Par sa désobéissance, l’homme a acquis cette conscience du mal, et tout a été mélangé. Il connaît à présent le mal et le bien. Et le mélange entre le bien et le mal brouille la communication avec Dieu. Il faut trancher entre ce qui vient de Dieu et ce qui vient de l’ego, du monde et de Satan. C’est la circoncision, cette capacité à « trancher » entre ce qui est bien, ce qui est mal, et à prendre position. Notons que les gnostiques sont très forts lorsqu’il s’agit de mêler le mensonge à la vérité, ainsi que les sociétés secrètes. Habituellement, dans un écrit gnostique, on trouve 99% de vérité et 1% de mensonge. Mais ce petit pourcentage suffit à faire de l’écrit un écrit satanique qui éloigne et fausse la vérité. 

Ainsi, Adam et Ève connaissent le mal sans pouvoir l’éviter, et connaissent le bien sans avoir la force de l’accomplir. Et toute tentative de s’élever sur l’échelle de l’existence morale entraînerait la perte de la véritable élévation. C’est pourquoi ceux qui cherchent à s’élever au-dessus de Dieu ne font que s’enfoncer dans l’abîme. L’homme est devenu un être faible, dégradé, tourmenté, craintif, poursuivi par sa conscience, un esclave de Satan. Et lorsque Adam et Ève, ils ont vu leur nudité, c’est-à-dire qu’ils ont compris que la grâce de Dieu n’était plus sur eux, ils étaient devenus malheureux, pauvres, tristes, ce qui est le résultat de l’arbre de la connaissance. Et le pire dans tout cela, c’est qu’Adam et Ève n’ont acquis aucune nouvelle connaissance de la bonté de Dieu, seulement de cette conscience qu’à présent ils étaient dépourvus de la grâce, et donc qu’ils étaient nus.

Il est bon de comprendre l’action de la conscience sur l’âme. Beaucoup pensent que la conscience conduit à Dieu. Alors que la conscience fait de nous des êtres faibles et craintifs, des individus emplis de doute. La conscience nous montre ce que nous sommes en réalité. Comment la conscience de ce que je suis peut-elle conduire à Dieu ? C’est la foi qui conduit à Dieu. Or, la conscience de ce que je suis produira des sentiments négatifs, comme la honte, le remord, l’angoisse. Et il faudra faire des efforts pour éloigner de nous toutes ces pensées négatives et retrouver le Seigneur. La conscience est comme un rideau qui nous dérobe à la vue de Dieu. Ainsi, pour Adam et Ève, la conscience engendra la découverte de leur nudité, et cette découverte fut suivie d’un effort de leur part de cacher leur nudité. Ils cousirent des feuilles de figuier afin d’en faire des ceintures. C’est la première mention d’une tentative faite par l’homme pour remédier à sa condition par ses propres moyens.

Ainsi, le premier effort de l’homme pour remédier à sa condition provient du sentiment de sa nudité. L’homme est nu et tous ses efforts ne le sortiront jamais de là. Il faut qu’il soit revêtu avant de pouvoir faire quoi que ce soit d’acceptable devant Dieu. Revêtu par quoi ? Par la Parole de Dieu et la miséricorde divine. Seule la foi peut amener à cet état.

Le second effet de la conscience du bien et du mal acquise par Adam et Ève est de les troubler et de les effrayer (versets 8 à 13). Adam et Ève cherchent à fuir le regard de Dieu. Dès que Adam entend la voix de Dieu l’appeler, il prend peur, et avoue que cette peur vient du fait qu’il soit nu. Oui, Adam, malgré s’être couvert de feuilles de vigne, se sent toujours aussi nu. Cette couverture rudimentaire ne satisfait pas sa conscience. La ceinture qu’il avait mise ne pouvait cacher Adam aux yeux de Dieu, et Adam ne pouvait se montrer ainsi nu devant Dieu. Alors, il décida de se cacher. Ainsi agit la conscience, elle force l’homme à le cacher de Dieu. Mais tôt ou tard, l’homme devra rencontrer Dieu.

Dieu appelle d’abord Adam, car c’est lui le premier être humain (qui a une âme et fait à la ressemblance de Dieu) créé, le responsable. Adam reconnaît son péché, mais il cherche à se disculper : « C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé ! » Ainsi, il rejette la responsabilité de sa chute sur Dieu lui-même (la femme que tu m’as donnée », au lieu de confesser sincèrement sa faute.

Dieu s’adresse ensuite à Ève [verset 13] : « Qu’as-tu fait là ? » Ève reconnaît que le serpent l’a séduite. Elle ne cherche pas à se disculper. Aussi, la sentence à son égard sera teintée de la miséricorde divine.

 

La sentence divine

Au commencement, Dieu descendit pour créer. Après que le serpent s’immisça dans la création, Dieu descendit pour sauver l’homme qui était perdu. Dieu est venu le chercher, avec la question « Où es-tu ? » Quelle parole merveilleuse, qui dévoile la réalité de la condition de l’homme et révèle  un Dieu fidèle et miséricordieux, un Dieu Amour. L’homme était perdu, Dieu est venu le chercher pour le faire sortir de sa cachette, afin de lui faire trouver, dans la foi, un lieu de refuge en lui-même. C’est la grâce. Pour créer l’homme à partir de la poussière, il fallait la puissance. Pour chercher l’homme dans son état de perdition, il fallait la grâce. Ainsi, nous savons que Dieu cherche les pécheurs afin de les ramener à lui, comme le berger cherche la brebis égarée.

En désobéissant à Dieu, l’homme perdit sa domination, sa dignité, son bonheur, son innocence, sa pureté, sa paix, et pire, Adam accusa Dieu d’être la cause de sa misère. Cette façon d’agir, nous la retrouvons notamment chez Caïn et ches les pharisiens. Et c’est précisément à ce moment que Dieu peut se révéler, c’est lorsque l’homme en a fini avec lui-même, que Dieu peut montrer ce qu’Il est, et pas avant. L’homme orgueilleux doit disparaître entièrement avec toutes ses vaines prétentions, son orgueil, ses vanteries et ses raisonnements blasphématoires pour que Dieu puisse se révéler. Et c’est donc pendant qu’Adam est caché derrière les arbres du jardin que Dieu met en place son plan parfait de la rédemption.

Après les interrogations adressées à Adam et à Ève (notons que Dieu n’interroge pas le Serpent), Dieu va prononcer ses sentences. Il va d’abord maudire le Serpent (versets 14 et 15).

Ce jugement sur Satan est plein d’enseignement. Le serpent marchera sur son ventre et mangera la poussière tous les jours de sa vie.  La descendance de la femme (donc de la future Eve pleine de grâces, c’est-à-dire Marie) lui brisera la tête. C’est ce qu’il s’est passé sur la Croix : le Christ a brisé la tête du serpent et la puissance du mal, mais son talon a été brisé, car sa vie a été « ôtée de la terre ». Mais par cette victoire définitive du Fils de Dieu sur Satan, le problème du bien et du mal a été résolu. L’œuvre de destruction voulue par Satan a permis à Dieu de réaliser une œuvre de grâce, de lumière et d’amour. Ainsi, Dieu tire du Mal le Bien. Et c’est pourquoi il faut toujours répondre au Mal par le Bien.

Puis le Seigneur prononce sa sentence sur la femme (verset 16). Elle devra accoucher dans la souffrance, l’enfantement sera un réel supplice pour elle. Mais le Salut viendra par la « semence de la femme », c’est-à-dire le Christ. 

La sentence prononcée sur l’homme (versets 17 à 19) sera aussi très dure. Adam, responsable du couple, est donc le plus responsable. Il aurait dû obéir à Dieu et repousser le fruit tendu par Ève. Et donc le jugement divin va concerner toute la terre : désormais le sol produira « des épines et des ronces ». Le travail devient donc pénible. Toute la nature est ainsi marquée par le sceau du péché. Dieu humilie les hommes par le travail.

Puis Dieu prononce une sentence terrible : « Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière » : le corps de l’homme est matière et donc voué à mourir. Son corps doit retourner à la terre d’où il est tiré, puisque c’est par le corps que l’homme a péché. D’ailleurs, l’ennemi de l’homme n’est pas Satan, mais sa chair. Et Satan se sert de la chair pour le faire chuter. L’homme immortel devient mortel, il se revêt d’une chair. La mort est le salaire du péché. Le péché a engendré la mort. Le Christ, couronné d’épines, a pris sur lui les conséquences du péché. Par son sacrifice, ceux qui ont la foi sont sauvés de la mort, car leur âme est immortelle. Le corps retourne à la poussière, mais l’âme et l’esprit s’imbriquent et rejoignent pour l’éternité le Créateur. C’est le Salut.

La mort est inéluctable pour chaque être vivant. Pour l’incrédule, cette mort physique est suivie du néant. Pour celui qui vit dans la foi, le jugement de Dieu est tombé sur le Seigneur à la Croix, et l’homme devient éternel dans l’Esprit de Dieu.

Le verset 21, « L’Eternel Dieu fit à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit », renferme un enseignement très important. Dieu avait prononcé ses sentences, la justice de Dieu est ainsi terminée. Mais avant de renvoyer Adam et Ève afin que sa justice s’accomplisse, Il les revêtit de vêtements de peau. La ceinture de feuilles de figuier est une couverture inefficace et inutile, parce qu’elle est l’œuvre de l’homme. Seul Dieu peut couvrir l’homme et l’habiller de Sa protection. 

Par le péché, Adam et Ève ont modifié leur ADN, et l’ego est né, greffé au corps. Par la Croix, Jésus nous montre le Chemin pour rectifier son ADN. C’est cela se revêtir du sang du Christ, c’est se revêtir de l’ADN parfait du Christ. La justice de Dieu se manifestera donc par la Croix, alors que les œuvres de l’homme sont souillées par le péché. Et ainsi revêtu de peau de bête, l’homme ne peut plus dire qu’il est nu. Il n’a plus besoin de se cacher. Le pécheur est donc tranquille, par la foi, il sait que Dieu l’a revêtu.

 

L’homme chassé du Jardin

Nous arrivons à la fin du troisième partie de Genèse 3, ce moment où Dieu chasse Adam et Ève du Jardin d’Éden. Du moins, c’est ce que l’on nous enseigne : le méchant de Dieu de colère qui chassa Adam et Eve du jardin d’Éden parce qu’ils avaient désobéi. En réalité, le péché ne peut rester en présence de Dieu et en péchant, Adam a perdu la capacité de vivre en présence de Dieu.  La porte du Paradis fut alors verrouilé, car l’homme était souillé, il ne pouvait plus y entrer, il était souillé par l’ego : « Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l’arbre de vie. » Le Paradis est gardé par des Chérubins, c’est-à-dire des anges et son accès est fermé à l’homme du péché. En agissant ainsi, Dieu évite que la vie de l’homme se perpétue dans le péché et la misère, sans remède. Comprenez que c’est par amour que Dieu a agit ainsi, et dès lors, le plan de Dieu se déroulera pour sauver l’homme du péché, pour l’arracher au péché. Le chemin qui mène au Paradis sera rétabli par Jésus-Christ. Celui qui trouve Jésus-Christ, celui qui a la foi en Jésus-Christ, trouve le chemin qui mène au Père. 

L’homme est placé à « l’orient du Jardin d’Éden », vers le soleil levant. Cela renferme une image, celle de la lumière et de l’espérance. Le seul chemin vers le Jardin d’Éden sera celui de la repentance et de la foi. Et ce chemin sera ouvert par la mort et la résurrection de Jésus-Christ (Apocalypse 2:7).

Le Seigneur est « le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14:6). Pour les chrétiens, la réalité du paradis est réservée dans l’avenir, mais nous pouvons déjà en goûter spirituellement les bénédictions par le sacrifice du Christ, en entrant librement dans la présence de Dieu.

L’homme et la femme repoussent l’invitation de vivre avec Dieu. Ils veulent devenir comme des dieux, c’est-à-dire des dominateurs. C’est le péché originel, celui de l’ego entré dans l’homme, qui brouille l’esprit et mélange le bien et le mal. Sans l’aide de Dieu, on ne peut distinguer le bien ou le mal. Dans un éclair de lucidité, l’homme et la femme se voient tels qu’ils sont : nus, dépouillés de la protection de Dieu. Et Dieu va protéger leur fragilité en leur fabriquant des tuniques de peau. Il va les revêtir de la miséricorde divine, de la force divine, afin qu’ils puissent repousser et combattre le Serpent Antique.

Ce chapitre est aussi une prophétie, celle de l’annonce du Christ « engendré » par une femme, venu sur terre pour donner vie à l’homme dans le Salut, pour vaincre Satan.

Courage, persévérance et bienveillance. Le combat est spirituel.

 

 

Pour aller plus loin 

 

Et pour ceux qui préfèrent écouter, la vidéo de cet article sur YouTube 

 

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