2 Corinthiens 4 verset 18

Trop souvent, nous avons une lecture biaisée des textes bibliques, une lecture déformée par le prisme d’une doctrine religieuse et/ou par les traductions françaises des Bibles traditionnelles qui sont mises à disposition des croyants. La plupart de nos Bibles françaises ont été traduites à partir de la première traduction de la Bible en latin, la Vulgate. Ce travail de traduction des textes originels en hébreu pour l’Ancien Testament et en grec pour le Nouveau Testament a été attribué à Jérôme de Stridon (342 – 420). Cette version latine de la Bible s’est imposée dans l’Église et c’est à partir de la Vulgate que l’on a traduit la Bible en français, italien, espagnol, anglais… Cependant, il existe des erreurs de traduction, et l’on sait que la Vulgate a « rectifié » certains écrits qui ne collaient pas au dogme religieux qui était en train de se mettre en place. Ajoutons à cela que nos Bibles françaises sont toutes orientées, les traductions sont toutes orientées pour coller à une religion chrétienne, soit catholique, soit évangélique, soit protestante, soit orthodoxe… et donc ne donnent plus le vrai sens des textes originels. Dans cette série d’articles, nous allons regarder les textes originels et essayer d’en ressortir le véritable sens, afin de redonner la Parole de Dieu en vérité, non pas comme nous le voulons ou pour servir nos intérêts ou pour coller à une doctrine religieuse, mais comme Dieu Le veut.

Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, Paul parle des choses visibles et des choses invisibles et il précise que les choses visibles ne sont là que pour un temps, alors que les invisibles sont éternelles. Paul nous invite à fixer notre regard sur les choses invisibles. Que veut-il dire ? Quelles sont les choses visibles ? Et les invisibles ?

Lisons le texte qui nous concerne, 2 Corinthiens 4:18, selon la traduction de Louis Segond : « Ainsi nous regardons non pas à ce qui est visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont passagères et les invisibles sont éternelles. »

On comprend que l’apôtre Paul nous parle de l’espérance du ciel. Mais encore ?

Donnons la traduction de la Bible juive complète de David H. Stern de ce même verset : « Nous nous concentrons, non sur les choses visibles, mais sur les invisibles, car les choses visibles sont provisoires, mais les choses invisibles sont éternelles ».

La TOB donne une interprétation plus claire de ce verset : « Notre objectif n’est pas ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel ».

On comprend, alors, que l’on ne doit pas s’arrêter au visible, à ce que l’œil voit. D’ailleurs, s’arrêter au visible, c’est ce que Eve a fait au jardin d’Eden, et c’est ce qui a fait naître en elle le péché de la désobéissance _ «  La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea » Genèse 3:6. C’est donc parce que Eve a vu le fruit de l’arbre de la connaissance, que ce fruit était agréable à sa vue, c’est-à-dire qu’il paraissait bon, qu’elle en a pris. La plupart des choses que l’on voit, ou que l’on entend, semble agréable, paraisse agréable, mais ces choses qui attirent notre attention sont des poisons. Cet écrit de Paul nous rappelle cette vérité spirituelle essentielle : la plupart du temps, on s’arrête au paraître, on ne considère que le paraître, ce que l’on voit, et l’on juge si c’est beau, moche, bon ou mauvais, sans jamais regarder au-delà, c’est-à-dire sans jamais confronter ce que l’on voit à la Parole de Dieu, à la Vérité. Notre jugement est biaisé par le paraître.

Reprenons notre verset afin d’aller chercher le véritable sens des mots en grec et pour cela, regardons ce texte dans la Bible interlinéaire  et comparons-le aux traductions de Louis Segond et de la TOB.

Considérant ou regardons ⇒ en hébreu, dans le texte originel, c’est σκοπουντων – skopountôn, forme conjuguée du verbe σκοπέω – skopeo qui signifie : Regarder, observer, contempler, remarquer, fixer les yeux sur, diriger son attention sur. Et dans un sens plus fort, signifie prendre garde à soi-même.

Dans le texte, Paul dit ne pas considérer ou de ne pas regarder, il y a une négation. Il ne faut pas prendre comme guide ce que nous voyons et nos déductions que nous pouvons tirer ce que nous voyons, déductions qui sont en réalité des avis et des opinions. Dans notre monde actuel, beaucoup émettent des avis et des opinions sur ce qu’ils voient, sans chercher la vérité. Parce qu’ils ont entendu au journal télévisé telle chose, ils vont suivre sans chercher la vérité. Parce qu’ils ont lu telle chose sur un philosophe, ils vont émettre un avis, sans réellement chercher la vérité. Souvenons-nous d’Eve, elle a vu le fruit de l’arbre de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, elle a dirigé son attention sur ce fruit, elle l’a fixé des yeux, et elle a émis l’avis qu’il était bon, oubliant instantanément l’ordre divin. Et c’est exactement ce que le monde attend de vous. On vous fait fixer votre attention sur le paraître, à coups de publicités et de propagandes médiatiques dans le but de vous détourner de Dieu. Fixons notre regard sur Dieu, sur sa Parole de Vérité. Dieu n’est pas visible, Il est l’Invisible. Et le combat spirituel consiste à ne pas se focaliser, à ne pas fixer notre attention sur ce que nous voyons, à ne pas tirer des conclusions hâtives, à ne pas émettre des avis et des opinions, à ne pas suivre la masse, mais à fixer notre regard sur Dieu qui a un plan pour chacun de nous, et à nous laisser guider par le Saint-Esprit.

 

Étant vues ou visible ⇒ βλεπομενα – blepomena, qui est la forme conjuguée du verbe βλέπω – blepo qui signifie :

→ Voir, discerner, par l’intermédiaire de l’œil.

→ Posséder la vue.

→ Voir, regarder, apercevoir.

→ Tourner les yeux vers une chose, regarder fixement.

→ Percevoir par les sens, sentir.

→ Découvrir à l’usage, savoir par expérience.

→ Discerner mentalement, découvrir, comprendre (attention, le mental étant l’ego, c’est ce que l’on comprend à travers l’ego).

→ Tourner les pensées ou diriger l’esprit sur une chose, considérer.

Ce verbe βλέπω – blepo désigne toutes les choses matérielles, du monde, qui se voient ou se sentent pas les sens, mais aussi toutes les conclusions que l’on peut tirer de ce que nous voyons. Paul utilise quatre fois ce verbe, deux fois dans ce sens, et deux fois en y ajoutant une négation qualifiée – μη – me – qui est une négation à un moment donné. Cela signifie qu’il nous faut regarder aux choses invisibles, c’est-à-dire Dieu, mais que cela n’exclue pas de réfléchir et de regarder ce qu’il se passe autour de nous. Et c’est dans notre relation avec Dieu, que nous pourrons lui poser des questions et lui remettre ce qui nous a perturbés, posé question, nos doutes… afin que Dieu puisse nous guider, nous faire grandir, nous enseigner, nous fortifier…

La conjugaison du verbe βλέπω – blepo est au présent et à la voix passive, ce qui signifie que nous subissons l’action. Soit nous regardons aux choses visibles, et cela c’est l’ego qui nous pousse à le faire, et donc c’est l’ego qui va diriger nos pensées, soit nous cessons d’avoir la nuque raison, nous fixons Dieu, nous regardons l’Invisible, et là c’est l’Esprit de Dieu qui va nous guider.

 

Donc, notre vision doit dépasser ce qui est visible, ce que l’on nous montre (les publicités, les médias, les programmes télé, les stars…), les choses matérielles (les objets, les vêtements…), ce qui vient du monde, comme les propagandes médiatiques, le paraître, ce que l’on voit… Si l’on s’attarde et considère uniquement ce que l’on voit, par exemple sur les réseaux sociaux, tout devient flou. L’un dit cela, l’autre dit cela, l’un montre ceci, l’autre cela. Et nous ? On se dit que l’on a une vie terne, sans intérêt, et l’on commence à nourrir de mauvaises pensées. Ou, on va suivre tel ou tel parce que l’on croit qu’il parle bien, parce qu’il montre ce que l’ego a envie d’entendre, parce qu’il flatte notre ego, et quelque part, rassure notre ego. Dieu nous demande de Le fixer, et de vivre dans le monde avec tout ce qu’il se passe autour de nous, ce que l’on voit, ce que l’on entend, la pression que l’on subit tous les jours à cause du matraquage publicitaire, à cause des programmations mentales… Et si nous fixons Dieu, alors nous verrons les mensonges, nous pourrons discerner, car Dieu nous montre la Vérité. Et alors, nous pourrons faire un choix libre et éclairé, celui de suivre le plan de Dieu, la Vérité, et de tenir ferme grâce aux armes que Dieu nous donne. Le combat est spirituel, il se situe dans nos pensées. Voulons-nous continuer à nous faire dicter nos pensées ? À être des zombis qui suivent sans comprendre la marche du monde ? Des croyants qui ne réfléchissent plus et deviennent idolâtres ? Devenons des brebis et suivons le Bon Pasteur. Seule la Vérité vous rendra libres. Soyez bénis.

 

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