Qui sont les quatre évangélistes

La Bible comporte quatre Évangiles : celui de Matthieu, celui de Luc, celui de Marc et celui de Jean. Ces quatre Évangiles se complètent et rapportent la totalité de l’enseignement de Jésus-Christ. Qui sont les quatre évangélistes ? Quels sont leurs angles de vue ? À qui s’adressent-ils ?

 

 

 

Souvent, on pense à tort que la Bible se contredit. La Parole de Dieu peut-elle se contredire ? Dieu peut-Il se contredire ? Souvent, on pense à tort que les Évangiles ne concordent pas et que les évènements racontés sur le ministère de Jésus-Christ présentent des différences. Penser ainsi c’est méconnaître les Évangiles et les évangélistes, car chacun s’adresse à un public différent, de sorte que le message global soit universel et complet. Et les détracteurs de la Bible qui profitent de cette méconnaissance des croyants sur la Bible pour leur dire que donc tout est faux !

Il est temps de rectifier ce qui a été mal compris ou déformé.

 

Les livres du Nouveau Testament

Les vingt-sept livres que contient le Nouveau Testament ont été écrits par au moins huit auteurs et certainement au premier siècle de notre ère. Les quatre premiers livres, qui sont appelés les Évangiles, présentent quatre visions différentes du ministère et de la vie de Jésus et de sa raison d’être dans le « Salut » de l’humanité.

« Évangile » est un mot issu du vieux français qui signifie « Bonne Nouvelle ». Évangéliser signifie alors porter la Bonne Nouvelle, donc la Parole du Christ, donc la Parole de Dieu. Tout est basé sur la Parole, car la Parole suffit à convaincre, enseigner, éduquer… Tout disciple du Christ doit porter la Bonne Nouvelle à ses prochains. Et donc, si l’on comprend bien, il n’y a pas quatre Évangiles, mais un seul, c’est-à-dire la Bonne Nouvelle qui est Jésus, ses Paroles de Vie, son oeuvre, afin que quiconque entende puisse trouver Jésus, le seul chemin possible qui mène au Père.

Les trois premiers sont appelés les évangiles synoptiques (d’un même point de vue), car ils rapportent des évènements similaires de manière identique dans deux ou trois de ces évangiles.

Les auteurs des quatre Évangiles sont, dans l’ordre, Matthieu, Marc, Luc et Jean. Matthieu et Jean étaient des disciples de Jésus, c’est à dire, en hébreu, des talmidim. Ils furent très proches de Jésus lors de son ministère, le suivirent dans tous ses déplacements et reçurent un enseignement complet de la Parole de Dieu. Ce sont eux, plus tard, qui furent chargés de se mettre en route afin d’évangéliser, c’est-à-dire porter la Parole, dans le monde. Et c’est pour cela qu’on les appelle les apôtres, les envoyés pour porter la Bonne Nouvelle. 

Le deuxième évangéliste, Marc, n’est pas un apôtre au sens où on l’entend habituellement. Il était un disciple du Christ, qui est devenu compagnon de Paul. Il a connu Jésus et a écouté certains de ses enseignements. 

Le troisième évangéliste est Luc, médecin grec et grand ami de Paul. Il n’a pas connu Jésus de son vivant. 

Le Nouveau Testament s’ouvre par les écrits d’un apôtre et se terminent par l’Apocalypse, la Révélation reçue par l’apôtre Jean, qui lui-même a laissé pour témoignage son Évangile. Donc, deux Évangiles d’apôtres, Matthieu et Jean, commencent et ferment les livres des Évangiles. Cela n’est pas anodin. C’est très symbolique. Cela montre que le message est universel, qu’il concerne même ceux qui n’ont pas connu Jésus, mais qui grâce à des disciples de Jésus peuvent le connaître et qu’à leur tour, ils peuvent porter le message divin, la Parole de Dieu, et devenir eux-mêmes disciples du Christ.

Ainsi, on retrouve, et cela essentiellement dans les Évangiles dits synoptiques, des récits similaires d’évènements passés lors du ministère de Jésus, racontés parfois avec quelques différences. Les théologiens, pour expliquer ces différences, ont avancé le fait qu’un auteur avait recopié un autre, ou, en termes plus modérés, que deux ou trois d’entre eux eussent eu accès à des sources orales ou écrites similaires. Mais cela ne tient pas la route, car pour Matthieu et Jean, la source est la même, c’est Jésus-Christ. Et pour les autres, ils ont puisé à la source des apôtres, donc à Jésus-Christ. Avancer que Luc, par exemple, a copié sur Matthieu ou Marc, ou que l’un des auteurs aurait changé l’évènement, c’est méconnaître Dieu et reconnaître que l’Écriture n’a pas été inspirée de Dieu. C’est une hérésie. En réalité, ces « théologiens » n’ont pas compris que chaque évangéliste s’adresse à une « population » donnée, afin que le message soit compris universellement. Dieu s’adresse à tous, païens ou croyants, et aussi à celui qui a la foi.

En vérité, les Évangiles sont construits en chiasme. Jésus parlait en araméen au peuple et il utilisait des mots qui englobaient toutes les notions, afin que l’on comprenne ce qu’il disait. Or, ne pouvant pas retranscrire tous les enseignements et notions donnés par Jésus par des mots grecs, chaque évangéliste, inspiré par l’Esprit Saint, a synthétisé une idée en employant des termes grecs ou hébreux appropriés. Ainsi, chaque auteur conserve le fil conducteur de son évangile et l’ensemble des textes retransmet la totalité de l’enseignement de Jésus.

On comprend alors que le récit de Matthieu s’adresse à des lecteurs juifs, afin de provoquer en eux la conversion. Celui de Luc, aux « gentils », essentiellement aux païens grecs et romains et universellement, à tous les païens. Celui de Marc à ceux qui claudiquent, qui ne prennent pas position, aux tièdes et à ceux qui sont persécutés. Et enfin, celui de Jean est plus spirituel, il s’adresse directement à l’esprit et nous fait découvrir Jésus en tant que Fils de l’Homme et Fils de Dieu. Donc, tout est complet, et tout se complète. C’est la Puissance de Dieu qui se manifeste.

 

L’évangéliste Matthieu

Matthieu était un juif, un collecteur d’impôt pour les Romains. Il connaissait parfaitement les traditions juives de son époque, et sa proximité avec les Romains lui a permis de connaître les traditions romaines. Il avait donc une base de comparaison entre les deux peuples. Matthieu savait lire et écrire, et il connaissait les Écritures, c’est pour cela qu’il a repris, dans son évangile, des termes de la Torah, afin de se faire comprendre des Hébreux. Ainsi, il est le seul, par exemple, à employer l’expression « Royaume des Cieux », qu’il utilise 32 fois dans son évangile, alors que les autres évangélistes utilisent l’expression « Royaume de Dieu ». Le terme Cieux, dans la tradition d’Israël, désignait le Très-Haut, et cela, Matthieu le savait. De plus, il ne prend pas la peine d’expliquer l’expression, puisqu’il sait que ses interlocuteurs la comprennent.

De plus, comme Matthieu s’adresse à des juifs qui connaissent les Écritures, il ne prend pas la peine d’expliquer certaines notions religieuses ou traditionnelles, contrairement à Luc par exemple. De la même manière, il dénonce toutes les ruses utilisées par les scribes, les prêtres et les pharisiens de son époque pour détourner la loi de Moïse (Matthieu 23). L’enseignement de Jésus occupe plus de la moitié de son évangile et il met un point d’honneur à démontrer que Jésus est le Messie, fils de David. D’ailleurs, son évangile commence par l’arbre généalogique de Jésus, afin de démontrer que Jésus est fils du roi David, car les Hébreux savaient que le Messie devait naître de sang royal. Tout au long de son évangile, Matthieu va insister sur le fait que Jésus est venu parmi les siens, mais que les siens ne l’ont pas reçu. Il insiste sur le fait que Jésus est le Messie prophétisé par l’Ancien Testament, mais qu’Israël l’a refusé. Et donc, on comprend que Matthieu, le juif, interpelle les juifs. Son évangile se termine par un appel à l’universalité du message du Christ, afin de faire comprendre aux juifs que Jésus est Dieu, le Sauveur du monde. Son évangile s’adresse aussi aux nouveaux chrétiens.

Enfin, le nom Matthieu désigne « celui qui cherche Dieu ». Il est aussi appelé « Levi », celui qui veut servir Dieu. Dans son coeur, Matthieu cherchait Dieu, et voulait servir Dieu. Il cherchait la Vérité et avait compris qu’elle ne se trouvait pas dans la tradition religieuse de son époque. Matthieu, fils d’Alphée, fils de celui qui s’est égaré, puisque Alphée signifie celui qui s’égare. 

 

L’évangéliste Marc

C’est à travers son évangile que Marc se dévoile. Marc était un juif effacé, qui a eu du mal à affirmer sa foi. Il claudiquait entre le vieil homme (les traditions juives) et la foi. Sa mère était disciple du Christ et sa maison servait de maison de prières et de réunion pour les premiers chrétiens. Elle était donc très active et avait connu Jésus de son vivant.

En Marc 14 : 51-52, nous lisons : « Un jeune homme le suivait, n’ayant sur le corps qu’un drap. On se saisit de lui ; mais il lâcha son vêtement, et se sauva tout nu. »

Cette anecdote est racontée seulement dans l’évangile de Marc. Qui est cet homme honteux qui se sauve nu ? C’est Marc. Marc s’est décrit lui-même comme quelqu’un de non affirmé, qui vivait dans la peur, qui a préféré fuir plutôt que de proclamer sa foi au Christ.

En Actes 12:25, nous lisons : «  Et Barnabas et Saul, après avoir rempli leur mission, s’en retournèrent de Jérusalem, emmenant avec eux Jean, surnommé Marc. »

Marc a suivi Paul (Saul) et Barnabas lors de leur premier voyage missionnaire. Donc, il était au milieu des disciples du Christ.

En Actes 15:37-38, nous lisons : « Or Barnabas voulait prendre avec eux Jean, surnommé Marc. Mais Paul jugeait convenable de ne pas prendre avec eux celui qui les avait quittés depuis la Pamphylie, et qui ne les avait pas accompagnés dans leur œuvre. »

On comprend que Marc avait quitté Barnabas et Paul lors du voyage missionnaire, car Marc n’était pas suffisamment affermi dans sa foi pour les suivre. Où est-il allé ? Il est retourné chez sa mère, disciple du Christ, très engagée auprès des apôtres, comme on peut le lire en Actes 12:12 : « Et ayant compris, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient assemblées et priaient. »

Peut-être que c’est auprès de sa mère que Marc a trouvé la foi, la véritable foi, qui lui a donné le courage de s’affermir et devenir disciple du Christ.

En effet, en 2 Timothée 4:11, nous pouvons lire : « Luc est seul avec moi. Prends Marc et l’amène avec toi, car il m’est fort utile, pour le ministère. »

Et voilà Marc, pleinement engagé, qui est devenu « utile ». Marc a commencé son périple bancal, ne sachant pas se positionner, non affermi dans la foi, mais le voilà à présent pleinement affermi, et Paul dit de lui qu’il lui est maintenant utile. C’est pourquoi l’évangile de Marc s’adresse surtout à ceux qui claudiquent, ceux qui ont peur de s’affermir dans leur foi, ceux qui n’arrivent pas à se positionner et à s’ancrer complètement dans la foi. Il s’adresse aussi à ceux qui sont persécutés, notamment les premiers chrétiens, afin qu’ils gardent confiance en Dieu. Marc porte davantage son message aux chrétiens soumis aux persécutions, et à ces chrétiens persécutés, il leur envoie ce magnifique message d’espérance : « Ne doutez pas, car si vous doutez, c’est que vous n’avez pas compris le message du Christ. Restez fermes et affermis dans la foi, Dieu pourvoie à tous vos besoins, Il gère tout, et la divinité du Christ se révèle dans sa Passion et non dans la gloire. Gardez confiance, car le Christ a le pouvoir de ressusciter les morts ! »

 

L’évangéliste Luc

Luc était originaire d’Antioche, donc il était probablement de nationalité grecque, du moins, il était d’éducation grecque. D’ailleurs, il était quelqu’un d’instruit, un scientifique et médecin grec. Son évangile témoigne de son érudition médicale et de son esprit scientifique, car il utilise des termes très techniques et très précis. Il n’a pas connu Jésus physiquement, durant son ministère sur Terre.

Luc, ami et proche de Paul, avait entrepris de mener une enquête. Méticuleusement et méthodiquement, il est allé interroger tous les témoins de l’époque, afin de témoigner de ce qu’il s’est passé avec précision. Son évangile est très documenté et daté, puisque Luc cite de nombreux noms propres ainsi que des faits historiques pour ancrer son enquête dans le temps et l’espace. On peut supposer que Luc a interrogé Marie, Marie-Madeleine ainsi que d’autres disciples, et même les bergers qui ont assisté à la naissance de Jésus. De plus, on peut supposer que Luc a lu le texte de Marc, et qu’il s’est beaucoup entretenu avec Paul.

Son évangile ne s’adresse pas aux juifs de son époque, c’est pourquoi il donne des précisions sur les coutumes juives. Il insiste sur le fait que Dieu s’adresse à tous, mais il n’est pas hostile aux juifs, il est même respectueux vis-à-vis d’eux, mais on comprend que son récit s’adresse davantage aux Grecs qui ont une certaine culture, et l’on sait que son récit, plutôt son enquête, est adressé à un haut dignitaire d’origine grecque, Théophile, qui à l’époque fut nommé par les romains comme grand prêtre sacrificateur au sein du Temple ; ce récit est construit comme un document scientifique qui démontre et donne une preuve que Jésus est le Christ. Et Luc a apporté cette preuve à Théophile, afin qu’elle soit examinée.

 

L’évangéliste Jean

Apôtre bien-aimé du Christ, il fut le plus jeune apôtre du Christ appelé à le suivre. Frère de Jacques, fils de Zébédée, il fut le premier à reconnaître la nature divine du Christ, Fils de Dieu. Disciple d’abord de Jean Baptiste, il a su reconnaître le Messie dans son coeur. Fils du Tonnerre, surnom donné par Jésus ainsi qu’à son frère Jacques, Jean a su, aussi, dompter son caractère et à devenir un « doux » de coeur. Son évangile s’adresse à tous, et notamment à la sphère spirituelle, car Jean présente Jésus comme étant le Fils de Dieu.

 

Ainsi, on comprend que les évangiles s’adressent à tous, qu’ils se complètent, qu’ils donnent la totalité du message divin, la totalité de l’enseignement du Verbe de Dieu et donc, qu’ils sont à lire en chiasme et non en opposition. Enfin, il faut comprendre que le Nouveau Testament éclaire l’Ancien Testament, et que l’Ancien Testament aide à comprendre le Nouveau Testament. Tout se complète afin que tous, nous puissions comprendre le message de Dieu, la Parole de Dieu. Que Dieu vous bénisse.

 

 

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