Le Livre de l’Apocalypse
Partie VII – Le cavalier noir
Pour mémoire : nous avions dit, lors des études précédentes, que les cavaliers de l’Apocalypse représentaient des courants de pensées philosophiques, politiques ou religieux. Nous avions défini le courant de pensée véhiculé par le cavalier blanc, celui véhiculé par le cavalier rouge. Dans cette étude, nous allons nous intéresser au cavalier noir.
Rappelons que c’est Jésus-Christ qui ouvre les sceaux, et lorsqu’Il ouvre le troisième sceau, le troisième être vivant appelle le troisième cavalier, qui est monté sur un cheval noir et qui porte une balance à la main.
Rappelons que le troisième être vivant ressemble à un homme : « et le troisième être vivant a le visage comme celui d’un homme » (Apocalypse 4:7c).
Le visage, dans le texte en grec, c’est πρόσωπον – prosopon, qui désigne la face, le visage, l’aspect, l’apparence que quelqu’un présente par ses biens ou ses richesses, son rang, mais aussi l’apparence externe de choses inanimées. Donc, nous avons ici une notion de paraître, d’apparence. Ce mot est aussi utilisé dans des expressions qui dénotent le regard de la personne dans son jugement et sa manière de traiter les hommes. Retenons cette spécificité, cette notion d’apparence et de paraître qui se voit et qui amène au jugement.
Tout comme les cavaliers précédents qui étaient juchés sur leur cheval, le premier blanc, le second rouge, ce cavalier est lui aussi assis sur son cheval, qui est noir. La particularité de ce troisième cavalier, outre que son cheval est noir, c’est qu’il a une balance à la main.
Donc ce cavalier juché sur sa monture noire a dans sa main un joug qui a une forme de balance à deux plateaux.
Puis, Jean, puisque c’est lui qui rapporte sa vision, celle que lui donne Jésus-Christ, entend au milieu des quatre êtres vivants une voix. Ce ne sont donc pas les êtres vivants qui parlent, mais une voix. Intéressons-nous à ce qu’elle dit.
Ainsi, pour avoir de quoi manger, se nourrir, il faudra une journée de travail. Et plus on va travailler, plus on va gagner de quoi se nourrir. Clairement, ce texte parle de l’aliénation au travail et de la rentabilité, du joug du travail de celui qui ne cesse de travailler pour acheter des biens matériels pour se montrer, pour se pavaner, de la société du paraître. C’est l’idéologie du capitalisme, principe philosophico-politique et économique mis en place dans le monde du travail. Tout ce qui est en rapport au capitalisme est présenté avec une couleur noire, et oui, le capitalisme a l’apparence d’un visage humain, le visage de l’homme qui s’empiffre de billets de banque.
L’idéologie capitaliste demande des ouvriers spécialisés, qui seront enchaînés à leur travail, car ils ne savent faire que cela, ils n’ont appris que ce travail. Et donc, ces ouvriers sont aliénés à leur travail, sans possibilité de faire autre chose.
Ajoutons que le salaire correspond au minimum vital, ce qui renforce l’aliénation au travail, sans aucun espoir d’évolution. C’est la philosophie de « travailler plus pour gagner plus », et ainsi avoir un plus fort pouvoir d’achat pour s’élever socialement, pour paraître, grâce à des objets de luxe, au-dessus de la masse.
Et bien sûr, au-dessus de la masse qui veut s’élever, qui se tue au travail pour la plupart pour gagner de quoi vivre, se loger, s’habiller, il y a les grands industriels qui mettent un joug sur les ouvriers, et qui se goinfrent au passage, mais qui se font passer pour des bienfaiteurs, car sans eux, les ouvriers ne mangeraient pas.
Ce cavalier noir est donc l’idéologie du capitalisme qui pousse à la surconsommation par l’aliénation au travail. C’est le système qui s’alimente par la pauvreté qu’il engendre. Cette juxtaposition qui est faite avec la mesure du froment (ou blé) et les trois mesures d’orge est l’idéologie du libéralisme. Dans la Parole de Dieu, le blé (ou froment) et l’orge sont des biens d’échange. Il s’agit ici de commerce. Cette pensée libérale est l’inverse de celle du communisme. Et la Parole de Dieu ne fait aucune distinction entre le capitalisme et le libéralisme.
μή – me est une particule primaire de négation qualifiée. C’est une défense. Dieu interdit au cavalier de la monture noire de faire du mal à l’huile et au vin.
Αδικησης – adikeses est la conjugaison au temps subjonctif aoriste du verbe ἀδικέω – adikeo qui signifie agir injustement, pécher, être un criminel, violer la loi, faire le mal, faire souffrir.
Dieu interdit au cavalier noir de faire souffrir, d’agir injustement. Mais comme le verbe est conjugué au subjonctif, l’action peut ou ne pas se produire en fonction des circonstances. Et les circonstances sont contrôlées par Dieu, et elles sont mises en place pour amener à l’éveil spirituel du plus grand nombre.
Ainsi, Dieu a placé une limite au capitalisme, et cette limite concerne surtout la santé. Remarquons que le bon samaritain met cet homme qu’il vient de soigner par de l’huile et du vin sur sa propre monture, c’est-à-dire qu’il l’extirpe du monde qui l’a mis dans cet état-là, afin de prendre soin de lui. Et, en étudiant cette parabole, on sait que ce qui a mis dans cet état là cet homme secouru par le bon samaritain, c’est son désir de s’enrichir par le vol et le brigandage. Cet homme était sous la domination de la pensée du cavalier noir.
Le courant de pensée véhiculée par ce troisième cavalier, le cavalier noir, est politique et économique. C’est un système basé sur l’argent, le commerce et l’échange qui conduit à, d’un côté, l’enrichissement d’une poignée d’hommes, ceux qui mettent en place le système, et de l’autre côté, à l’appauvrissement de ceux qui subissent le système, car ils n’ont que, pour monnaie d’échange, leurs heures de labeur.
Rendez-vous au prochain article pour connaître qui est le cavalier vert.
Soyez bénis
Pour écouter la vidéo de cet article