L’évangile de Matthieu
La lampe sous le boisseau – Matthieu 5:14-16
Le chapitre 5 de l’Évangile de Matthieu s’ouvre sur le discours sur la montagne, et lorsqu’on pense à ce discours, on a en tête les huit béatitudes que Jésus prononce devant les disciples et la foule. Mais son discours ne s’arrête pas à ces huit paroles, car Jésus-Christ, dans la continuité de son discours, va opérer une réforme de la loi morale établie par l’homme pour en ressortir uniquement la Vérité, c’est-à-dire pour l’épurer de la tradition. Petit à petit, Jésus-Christ va détruire le venin du mensonge de la loi morale humaine par la Vérité de Dieu, et cela va concerner toutes les instances de nos vies.
Dans cette étude, nous allons nous pencher sur la parabole de la lampe sous le boisseau, une parabole qui nous fera comprendre comment nous devons nous positionner face à ceux qui sont du monde.
Rappelons que Matthieu adresse son évangile à des croyants qui connaissent les coutumes juives, et que son but est de montrer que Jésus est le Christ, le Messie annoncé par les prophéties. Il est certainement l’évangéliste qui fait le mieux comprendre que le Nouveau Testament est éclairé par l’Ancien Testament, lequel ne se comprend qu’à la lumière du Nouveau Testament.
¹⁴Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; ¹⁵et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. ¹⁶Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.
Matthieu 5 :14-16, Traduction Louis Segond
Cette Parole prononcée par Jésus-Christ est dans la continuité du discours sur la montagne. Ainsi, Jésus-Christ donne les Béatitudes, c’est-à-dire la carte pour gravir la montagne, puis il nous demande d’être le sel de la Terre, et enfin, d’être la lumière du monde. On se met en route, grâce au point de départ de la carte, sur le chemin de la sanctification qui mène à Dieu, et l’on doit, sur ce chemin, être le sel qui entre les mains de Dieu se laisse façonner, le sel qui donne le goût de la vie, le sel qui régule les émotions de la chair… sans se laisser affadir par le monde. Et maintenant, on doit être la lumière du monde. Tout cela ne peut se faire sans Dieu, sans être guidé par l’Esprit Saint, conduit par l’Esprit Saint. Jésus-Christ fait de nous, de ses disciples, des personnes qui reflètent la lumière de Dieu, afin de briller dans le monde qui est ténèbres. Comme la lune qui reflète la lumière du soleil, nous devons être des lumières qui guident ceux qui sont plongés dans les ténèbres, qui guident vers la lumière de Dieu, qui éclairent le chemin qui mène à Dieu. Voyons tout cela en détail.
Donc, φως – phos désigne quelque chose qui brille et aussi quelque chose qui émet de la lumière. Métaphoriquement, ce mot désigne la lumière de Dieu, la connaissance de Dieu, la Vérité de Dieu qui éclaire le mensonge afin de le détruire.
Ce mot découle du verbe φαίνω – phaino qui signifie apporter la lumière, faire briller, remplir de clarté, briller, devenir évident, être amené à la lumière, porté à la vue, apparaître, exposé à la vue, apparaître à l’esprit.
Ainsi, Jésus-Christ demande à ses disciples de mettre en lumière la Vérité, la Parole de Dieu, pour la rendre évidente, de l’expliquer, de la montrer à la vue de ceux qui sont plongés dans les ténèbres afin d’éclairer leur esprit.
Et ce mot φως – phos découle aussi du verbe φημί – phemi qui signifie faire connaître sa pensée, déclarer, dire. Ainsi, Jésus-Christ demande à ses disciples de parler, de déclarer, donc, tout simplement de porter la Bonne Nouvelle, et de dire la Vérité. Face à quelqu’un plongé dans le mensonge, il faut dire la Vérité, éclairer son esprit par la Vérité, et l’Esprit de Dieu fera le reste. Il ne faut pas essayer de le convaincre, car c’est l’Esprit de Dieu qui convainc. Mais il faut lui parler de Dieu, de la Vérité, afin que son esprit puisse s’éclairer et qu’il puisse prendre une décision éclairée, celle de suivre Dieu ou de Le rejeter.
En grec, ce mot κόσμος – kosmos a de nombreux sens :
- L’univers
- Le cercle de la terre, la terre.
- Les habitants de la terre, les hommes, la race humaine.
- La multitude sans Dieu, la masse des hommes séparés de Dieu, ceux qui sont hostiles à Christ.
- Les affaires du monde, la masse des choses terrestres.
- La totalité des biens terrestres, les richesses, les avantages… toutes les choses du monde qui sont vaines et futiles.
- Un arrangement habile et harmonieux d’une constitution, d’un ordre, d’un gouvernement.
Ainsi, on comprend que le monde désigne les peuples, la masse éteinte qui marche sans Dieu et qui préfère les choses du monde, ceux qui participent au système et même qui nourrissent le système, le système étant l’habile arrangement que fait une constitution ou un gouvernement entre les choses du monde et la spiritualité pour pousser le peuple à errer sans Dieu.
Ainsi, Jésus-Christ nous demande d’éclairer ces gens qui marchent dans les ténèbres, de leur montrer la Vérité, le chemin qui mène à la Vérité, afin qu’ils puissent recouvrer la vue et aller vers Dieu pour être sauvés.
Et Jésus-Christ prend l’image de la ville située sur une montagne pour étayer son propos. La montagne est le lieu de rencontre avec Dieu. Et Jésus-Christ a été crucifié sur le mont Golgotha, un lieu en hauteur, afin d’être vu par tous. Celui qui est sur la montagne est proche de Dieu, car Dieu l’a élevé à Lui. Et s’il est proche de Dieu, sur la montagne, alors sa lumière, celle qu’il reflète de Dieu, est visible. Donc, celui qui est proche de Dieu, qui est disciple de Christ, ne doit pas se cacher, et il doit briller, c’est-à-dire révéler la Vérité, même si cette lumière qu’il reflète révèle ou rend manifeste toutes les horreurs du monde, toutes les horreurs de la folie humaine, toutes les fausses croyances. Et lui-même, il va éclairer toutes ces choses du monde qui sont des abominations, des erreurs, des non-sens, des fausses croyances, des mensonges… Lui aussi va être confronté à cela, il va voir tout cela puisqu’il va éclairer tout cela. Pourquoi ? Parce qu’il avance les yeux ouverts, il est éveillé, proche de Dieu et il pense maintenant avec l’Esprit de Dieu. Ce qu’il ne voyait pas avant, se révèle maintenant à son esprit. Et parce que Dieu le met sur la montagne, alors il est à l’abri, et il peut continuer d’éclairer les esprits obscurcis par les mensonges du monde.
Donc, il s’agit d’une lampe mobile qui est mise sur un support, une lampe que l’on déplace.
En Luc 11:34, nous lisons : « Ton œil est la lampe de ton corps. Lorsque ton œil est en bon état, tout ton corps est éclairé ; mais lorsque ton œil est en mauvais état, ton corps est dans les ténèbres. »
C’est Jésus-Christ qui parle à ses disciples, et Il emploie le mot λύχνος – luchnos traduit par lampe dans notre texte, pour décrire l’œil, qui est la lampe mobile de notre corps. Si l’esprit est éclairé par l’Esprit de Dieu, alors l’œil est en bon état, et l’on marche dans la lumière. Si l’œil est en mauvais état, on marche dans les ténèbres, on est aveugle. L’œil doit être la lampe du corps, c’est-à-dire que l’œil doit regarder à l’Invisible, doit regarder à Dieu.
Et l’on ne met pas cette lampe mobile sur le boisseau.
Rappelons-nous que Matthieu adresse son Évangile aux juifs de son époque, qui connaissent les coutumes juives. Et en utilisant ce mot, cela rappelle aux juifs une prescription du Livre du Lévitique où il est dit que les pains de proposition doivent être préparés avec exactement 8 litres de blé. Donc, ce mot μόδιος – modios renvoie aux pains de proposition qui sont dans le tabernacle, et ces pains de proposition symbolisent le pain vivant, Jésus-Christ.
Au contraire, cette lampe, on la met sur le chandelier.
Là, on a quelque chose de fixe. Donc, cette lampe mobile doit être mise sur quelque chose de fixe.
Il faut comprendre que l’œil est notre lampe. L’œil est mobile, et il regarde dans tous les sens. Or, il doit se fixer, regarder fixement quelque chose. Que doit-il regarder fixement ? Les pains de propositions qui symbolisent le Pain Vivant, Jésus-Christ. Notre œil, notre lampe doit se fixer sur Jésus-Christ. Notre lumière doit toujours être sur Christ et ceux qui voient la lumière verront Christ que notre lumière révélera. Ils regarderont dans la même direction que nous, et ils verront Christ.
Cette lumière ne doit pas être mise sous le boisseau, c’est-à-dire qu’on ne doit pas la cacher, elle ne doit pas être mise dans la farine qui sert à fabriquer les pains de proposition, car sinon elle serait cachée. Comprenez que cette lumière ne doit pas éclairer les rituels religieux ou la doctrine religieuse, mais Christ.
Donc, Jésus-Christ nous demande de nous mettre en route avec notre point de départ pour gravir la montagne, pour suivre le chemin de la sanctification. Et, lorsque l’on s’est mis en marche, Il nous demande d’être le sel de la Terre, donc d’être des pêcheurs d’hommes, ceux qui aident les autres à se mettre en route, et Il nous demande d’être la lumière qui rend manifeste le péché et les horreurs et mensonges du monde, et surtout, Il nous demande de rendre manifeste la grâce et la puissance de Dieu qui s’est opérée en nous, donc, Il nous demande d’être des témoins.
L’Évangile de Marc (Marc 4:21-25) et l’Évangile de Luc (Luc 8:16-18) rapportent aussi cette parabole en y ajoutant cette Parole de Christ : « Car il n’est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour. » (Luc 8:17)
Comprenez que rien ne restera secret, que tout sera dévoilé. Que tous ceux qui font dans l’ésotérisme seront confondus, que tous ceux qui cachent la Vérité intentionnellement, pour la détourner, pour la prendre à leur compte, pour obtenir du pouvoir, seront confondus.
Le verbe εἴδω – eido signifie voir, percevoir avec les yeux, remarquer, discerner, découvrir, tourner son attention vers quelque chose, examiner, expérimenter un état ou une condition, découvrir, connaître, comprendre, percevoir.
Si notre lumière brille et éclaire Christ, ceux qui nous entourent peuvent voir cette lumière, peuvent découvrir cette lumière, peuvent l’examiner et l’expérimenter à leur tour, peuvent découvrir Christ et prendre la décision de Le connaître, peuvent percevoir Dieu.
Le mot bon est καλός – kalos. Il signifie beau, excellent, éminent, précieux, utile, louable, admirable, véritable, capable, noble, la pureté de cœur, bon moralement, noblesse de cœur, le bon sens.
Le mot œuvre, c’est ἔργον – ergon qui signifie affaire, emploi, ce à quoi chacun est employé, ce que chacun entreprend de faire, tout produit réalisé, ce qui est fait à la main, l’œuvre de l’esprit, acte, ce qui est fait.
Ainsi, tout ce qui est fait doit être bon, c’est-à-dire admirable, à l’image de Christ, afin que l’on voie à travers ce que l’on fait l’œuvre de Christ. Tout ce que l’on fait doit être fait en fixant Christ, donc pour glorifier Dieu et non pour se glorifier.
Soyez bénis.
Pour visionner la vidéo de cette étude