Psaume 3 – Partie II
Structure du texte
Lors de l’étude précédente, nous avions vu le contexte du psaume 3. Dans cette seconde partie, nous allons analyser la structure du texte, car cette structure révèle beaucoup de choses sur le psaume 3, elle donne des clefs de compréhension qui vont permettre de poser les bases pour comprendre l’enseignement de ce psaume.
Commençons par relire le psaume 3. Nous ne reprenons pas la traduction de la Bible de Jérusalem, car cette traduction ne fait pas apparaître les pauses. Pour les besoins de l’étude, nous allons lire la traduction de Louis Segond.
¹(⁰)Psaume de David. À l’occasion de sa fuite devant Absalom, son fils.
²(¹)Ô Éternel, que mes ennemis sont nombreux ! Quelle multitude se lève contre moi !
³(²)Combien qui disent à mon sujet : Plus de salut pour lui auprès de Dieu ! — Pause.
⁴(³)Mais toi, ô Éternel ! Tu es mon bouclier, Tu es ma gloire, et Tu relèves ma tête.
⁵(⁴)De ma voix je crie à l’Éternel, et il me répond de sa montagne sainte. — Pause.
⁶(⁵)Je me couche, et je m’endors ; je me réveille, car l’Éternel est mon soutien.
⁷(⁶)Je ne crains pas les myriades de peuples qui m’assiègent de toutes parts.
⁸(⁷)Lève-toi, Éternel ! Sauve-moi, mon Dieu ! Car tu frappes à la joue tous mes ennemis, Tu brises les dents des méchants.
⁹(⁸)Le salut est auprès de l’Éternel : que ta bénédiction soit sur ton peuple ! — Pause.
Psaume 3, Traduction Louis Segond
Nous avions dit, lors de l’étude précédente, que David n’avait pas fui. Il avait préféré ne pas affronter son fils, afin de ne pas le perdre, et il avait préféré ne pas faire subir aux habitants de Jérusalem une guerre.
Ce qui est considéré par le monde comme étant une fuite est un acte de foi, car David remet toute sa confiance en Dieu. Il sait que Dieu peut changer les cœurs et il espère que son fils trouve la paix de Dieu.
Maintenant, voyons la structure du texte. Nous remarquons que le texte nous invite à faire trois pauses dans notre lecture.
Il faut savoir que les psaumes étaient habituellement chantés.
En hébreu, dans le texte originel, il s’agit du mot סֶלָה-celah qui est un verbe qui signifie exalter, élever. On retrouve ce mot trois fois dans le texte, la première fois à la fin du verset 3, la seconde fois à la fin du verset 5 et la troisième fois à la fin du psaume.
Ce mot hébreu סֶלָה- celah mit à la fin des versets, à vrai dire on ne sait pas trop à quoi cela correspond. Comme le psaume est un chant, on peut penser qu’il s’agit d’un changement de rythme, un changement de tonalité musical, comme si l’on élève la voix, on change la tonalité de sa voix pour passer d’un sujet à un autre. C’est donc toute la vibration du texte qui change. Un peu comme si on commençait à chanter avec une tonalité grave pour graduellement élever son ton de voix.
On retrouve ce mot, qui souvent a été traduit par le mot pause, dans de nombreux psaumes, mais jamais au nombre de trois, sauf pour ce psaume 3 où il apparaît trois fois. Et on retrouve la même structure dans la complainte du prophète Habakuk, que l’on peut lire au chapitre 3 de son livre.
Quand on lit le chapitre 3 du Livre de Habakuk, cette magnifique prière du prophète, on s’aperçoit que le texte est aussi divisé en trois parties et on y retrouve les trois pauses qui délimitent les trois parties :
→ Première partie, du verset 1 à la première partie du verset 3, où le prophète confie sa peur à l’Éternel.
→ Seconde partie, qui commence à la seconde partie du verset 3 jusqu’au milieu du verset 9, partie où Habakuk se rappelle les délivrances passées de l’Éternel et son intervention future. Ainsi, on comprend que le prophète, après la peur des débuts, remet toute son espérance dans le Seigneur, espérance qui s’appuie sur ce que Dieu a déjà accompli par le passé.
→ Troisième partie qui commence à seconde moitié du verset 9 jusqu’au verset 16, et qui pourrait se résumer à la délivrance, au fait d’entrer dans le repos de Dieu après la détresse.
Ainsi, le psaume 3 possède la même structure ; David connaît d’abord la peur, l’angoisse. Il ne sait comment réagir devant la trahison de son fils. Puis, il remet cette peur entre les mains de Dieu, car il se rappelle qu’à Dieu tout est possible. Il place son espérance en Dieu. C’est la seconde partie. Et cette espérance va l’apaiser, car elle mène à la délivrance, au repos.
Ainsi, devant la peur qui nous assaille, devant l’angoisse, devant la difficulté ou l’épreuve, ce moment où l’on pense perdre pied, c’est à ce moment-là précis, qu’il faut penser à Dieu, et se rappeler que tout est possible à celui qui a foi en Dieu, car Dieu peut tout. Il faut donc se placer dans l’espérance, et se dire que Dieu calme toutes les tempêtes, même les plus terribles. Et cette espérance mènera au repos, à la délivrance, car Dieu entend toujours une demande pleine d’espoir réalisée avec foi, et Il répond toujours à ces demandes.
On y retrouve les trois tonalités, et si l’on fait un parallèle avec le psaume 1, les trois types de tailles ou d’élagages que Dieu opère en nous. D’abord, la peur, car c’est dans la peur que celui qui a foi en Dieu va se tourner vers Dieu et espérer. Cependant, on n’espère pas tout et n’importe quoi, on ne demande pas tout et n’importe quoi. On espère l’action de Dieu dans le plan de Dieu. On ne demande pas à Dieu quelque chose qui va contre son plan, on espère que Dieu agit dans son plan. David aurait pu demander à Dieu de vaincre son fils. Au contraire, il a demandé à Dieu d’apaiser son fils.
Puis, on entre dans le repos de Dieu, car Dieu délivre de la peur, de l’angoisse, de nos tourments et apporte la solution lorsque l’on est en difficulté.
Maintenant que l’on a établi le contexte et la structure du texte, nous allons voir les différentes parties de ce psaume, chacune étant délimitée par une pause. Ainsi, on va s’intéresser aux trois parties du psaume, d’abord les versets 2 à 3, quand David ressent de la peur, puis les versets 4 à 5 lorsque David place son espérance en Dieu, puis les versets 6 à 9 lorsque David se repose en Dieu.
Soyez bénis.
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