Psaume 3 – Partie I
Contexte
Posons le contexte du psaume 3 afin de comprendre que ce psaume est une mise en application des premiers conseils que Dieu donne à l’homme au psaume 1. Le psaume 3 est une mise en application des conseils que Dieu donne à l’homme au psaume 1. On y parle, même si ce n’est pas flagrant d’émondage, de taille et d’élagage comme au psaume 1, de l’homme qui se laisse élaguer et émonder par la Parole de Dieu afin d’être en paix, à l’abri sous les ailes de Dieu. Et c’est justement cela que David va expérimenter dans ce psaume auquel on pourrait donner le titre de « Confiance en Dieu en trois temps ».
Commençons par lire le psaume 3 :
À la première lecture de ce texte, on pourrait penser rapidement que le roi David, le fameux roi David, est un lâche qui a pris la fuite devant son propre fils Absalom, et qui non seulement a pris la fuite, mais qui se met à geindre et à supplier Dieu au lieu de prendre les armes et de faire face à son fils. Si l’on pense de cette manière, c’est que l’on pense avec les programmations mentales du monde. Car, pour le monde, seul le faible fuit, alors que le fort fait face et prend position dans le combat. Et l’on verra, encore une fois, que toute cette fausse croyance est renversée par la Vérité, la seule vérité possible, celle qui vient de Dieu.
Pour comprendre tout cela, il nous faut d’abord parler du contexte du psaume et nous poser quelques questions :
⇒ Qui est Absalom ? On sait qu’il est l’un des fils de David.
⇒ S’il est l’un des fils de David, pourquoi David prendrait-il la fuite devant lui ?
⇒ Quel est l’évènement qui a déclenché l’écriture de ce psaume ?
Le contexte est donné directement par le psaume : David fuyait devant Absalom, son fils. Et pour bien que l’on comprenne, on précise bien que Absalom est le fils de David.
Absalom était le troisième fils de David. Il était réputé pour sa grande beauté. L’histoire d’Absalom est racontée par le Deuxième Livre de Samuel.
Pour la petite histoire, Absalom fait tuer Amnon, le fils aîné de David et son demi-frère, car ce dernier avait violé sa sœur Tamar. Absalom avait prémédité son crime, et il était passé à l’acte lors d’un festin auquel il avait convié tous les fils du roi David. Puis, il est parti se réfugier chez son grand-père maternel, Talmaï, roi de Geshour, et reviendra trois ans plus tard devant son père David qui l’accueillera à bras ouverts.
Cependant, Absalom veut s’emparer du trône, et pendant quatre ans, il va fomenter une révolte à Hébron, l’ancienne capitale d’Israël. Absalom est à présent l’aîné des fils de David, donc normalement, le trône devrait lui revenir. Mais il sait qu’il n’est pas le préféré, car son père préfère Salomon, son fils le plus jeune. Alors, il décide de s’emparer du trône par la force.
Et tout le peuple se met derrière lui, ceux d’Israël et ceux de Juda le reconnaissent comme roi.
David a alors choisi la fuite. Pourtant, David avait des hommes vaillants avec lui, des hommes expérimentés. Il aurait pu lever son armée et aller affronter son fils. L’homme dominé par son ego serait allé affronter celui qui avait osé le défier. Mais David a préféré fuir, et il prend la décision de partir avec toute sa garde et tous ses serviteurs. Il ne part pas seul, donc rien n’est fait dans la précipitation, mais plutôt dans la réflexion, car il faut une certaine organisation pour se mettre en route avec femmes, enfants, serviteurs et soldats. Pourquoi n’a-t-il pas levé son armée contre son fils qui se dirigeait vers Jérusalem ?
À cela, plusieurs raisons.
D’abord parce que Jérusalem est la ville de l’Éternel, et David veut épargner la ville d’une bataille en son sein, bataille qui ferait inévitablement de nombreuses victimes innocentes. En ce sens, David a préféré préserver la vie des habitants de Jérusalem plutôt que de leur imposer la guerre.
Surtout, David a agi avec la foi de celui qui a confiance en Dieu. Ce n’est pas de la lâcheté, mais de la foi. David aurait pu utiliser les armes, mais il a préféré marcher par la foi. Ce que beaucoup prennent pour de la lâcheté est en réalité un acte de foi. David fuit non pas parce qu’il tremble devant Absalom, il part parce qu’il a compris que tout évènement est géré par Dieu, et que Dieu veut faire changer le cœur d’Absalom. Absalom est rongé par la jalousie, et David a compris qu’il ne doit pas entrer dans son jeu. En l’affrontant, il lui donnerait raison. David a compris que s’il lui montrait qu’il l’aime en refusant de l’affronter, alors peut être qu’il changerait de mentalité et reviendrait dans son bon sens.
Donc, mû par la foi, David préfère partir, remettant tout cela à Dieu, car il sait que Dieu conduit toutes choses et que tout est entre ses mains. Cependant, Absalom ne reviendra pas dans son bon sens, car il sera tué dans la forêt d’Ephraïm, bien plus tard, alors qu’il était lui-même en déroute, il se prendra les cheveux, qu’il portait longs, dans une branche et il sera rattrapé par un soldat de l’armée de David. Et alors que le roi avait donné l’ordre de ne pas tuer son fils, mais de le traiter avec douceur, Joab, général du roi, ne vit pas l’affaire du même œil, et se vengea de la révolte d’Absalom en le transperçant à trois reprises au niveau de la poitrine. Et David fut consumé de chagrin.
Revenons au contexte du psaume. Ainsi, David, devant la révolte de son fils, préfère partir plutôt que de l’affronter, car par la foi, il sait que s’il l’affronte, son fils sera totalement perdu et ne reviendra pas dans son bon sens. Donc, ce qui est vu comme de la lâcheté pour le monde est une décision réfléchie et intelligente, celle de ne pas mettre de l’huile sur le feu et de compter sur Dieu pour apaiser la situation.
Et c’est tout l’enseignement de ce psaume. Parfois, devant quelqu’un qui devient menaçant, quelqu’un qui n’est pas dans son bon sens, il vaut mieux partir que chercher à le raisonner ou à le combattre, car cela ne ferait que nourrir l’ego de son adversaire et envenimer la situation. Il y a des situations où il ne sert à rien de vouloir raisonner quelqu’un qui est complètement soumis à son ego, soumis à la colère ou à la jalousie.
Ce n’est pas de la fuite, c’est du bon sens et de la foi. Car l’on sait que Dieu va apaiser celui qui se consume de l’intérieur par le feu dévorant de la colère.
Ajoutons, pour le contexte, que David, le « roi fugitif », dans son exode, sera suivi par de nombreuses personnes. Son acte sera vu comme de la bravoure, et encore une fois, pour le comprendre, il faut lire le Deuxième Livre de Samuel. David sera suivi par toute sa maison, et les prêtres restés à Jérusalem, Jonathan et Ahimaaz, lui restent fidèles et comme ils ont une grande influence sur le peuple, ils travailleront à ramener le véritable roi au peuple. David est aussi accompagné de ses fidèles guerriers, les plus vaillants et les plus expérimentés, dont Joab, son général, qui n’a pas supporté l’affront fait à son roi. Il est aussi accompagné par sa garde crétoise et quelques recrues de Gath. Et finalement, lorsqu’on lit toute l’histoire, on s’aperçoit que David a été loué par des peuples étrangers, dont les Hérétiens, les Pérétiens, les Guildiens. Abandonné du peuple de Jérusalem, il a été vu comme un roi par des nations étrangères. On ne peut y voit que l’œuvre de Christ et un rapprochement avec l’œuvre de Christ. Le roi, rejeté des siens, devient le roi des nations étrangères. Jésus-Christ rejeté par les juifs devient le Roi des nations étrangères. À travers ce qu’il se passe ici, on y voit un avant-goût de l’œuvre de Jésus-Christ.
À présent que l’on a fixé le contexte, on va s’intéresser, dans la prochaine étude, à la structure du texte qui nous donnera des clefs de compréhension du psaume, et plus particulièrement, on va s’intéresser à ces trois pauses qui délimitent trois parties particulières du texte.
Soyez bénis.
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