L’Évangile de Matthieu – Introduction
Qui est Matthieu
Pour comprendre l’Évangile de Matthieu, la direction que donne Matthieu à son Évangile, il nous faut comprendre qui était Matthieu afin de comprendre la coloration de son Évangile, la direction qu’il veut donner à son écrit, ce qu’il veut montrer ou démontrer, à qui il s’adresse… Et Matthieu se fait connaître par ses deux noms, car dans la Parole de Dieu, le nom a toujours une signification spirituelle.
C’est pour cela qu’il était péager, c’est-à-dire qu’il officiait à un péage. Celui qui voulait devenir publicain devait appartenir à un ordre romain appelé « l’ordre équestre », et pour entrer dans cet ordre, il fallait être riche, posséder une certaine fortune personnelle. Les Romains, avant d’accepter la candidature d’un homme, vérifiaient que ce dernier possédait une certaine somme d’argent, et cette somme d’argent était plutôt conséquente. Donc, Matthieu était riche et il s’enrichissait par ce métier de publicain, car c’était bien payé par les Romains.
En Matthieu 9:9, nous lisons : « De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s’appelait Matthieu. Il lui dit : Suis-moi. Cet homme se leva, et le suivit. »
Il s’agit de l’appel de Matthieu par Jésus, et nous remarquons que Matthieu ne se nomme pas Lévi, fils d’Alphée, comme le fait Marc lorsqu’il raconte le même évènement.
Matthieu est assis au lieu des péages, donc il confirme qu’il était bien publicain. Et il collectait les impôts pour les Romains et son péage se situait au niveau de la mer de Galilée. À cette époque, les Romains avaient institué un impôt pour tous les poissons qui étaient pêchés sur les bords de la mer de Galilée, et qui étaient pécheurs justement à cet endroit ? Pierre, André, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, comme on peut le lire en Matthieu 4:18-21. Donc, ces quatre apôtres, qui étaient pêcheurs de métier, connaissaient Matthieu. Ils payaient leurs impôts à Matthieu.
Pour le juif de l’époque, être publicain lorsqu’on était de lignée juive était vu comme une véritable trahison de son nom. Le publicain était considéré comme un collaborateur actif de l’occupant païen qui était le romain. Et donc, le juif qui faisait sa demande pour devenir publicain était renié par sa famille. Son père le reniait de la lignée, il n’appartenait plus à la descendance juive, et n’avait plus aucun héritage parmi les juifs. Le publicain était vu comme quelqu’un de peu fiable, à qui l’on ne peut faire confiance, sans scrupule, qui a préféré collaborer avec l’ennemi, plutôt que garder les traditions familiales.
Donc, Matthieu était seul, sa famille ne le connaissait plus. Il était riche, mais avait renié son héritage. Or, cela ne colle pas avec son nom Matthieu, « don de l’Éternel ». Il y a ici une incompatibilité avec ces deux désignations. Continuons avec le deuxième nom de Matthieu rapporté par Marc.
Il était exactement dans la position décrite par Paul en Romains 7:19 : « Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. »
Matthieu était attaché au monde, mais spirituellement, il aspirait à être attaché à Dieu. Et Matthieu était un homme instruit, qui avait reçu un enseignement de la Torah, enseignement renforcé par sa position de Lévite. On lui avait appris à servir Dieu. Donc, Matthieu connaissait parfaitement les écritures, il connaissait parfaitement les coutumes juives et il connaissait parfaitement l’hébreu. Il connaissait sa position de Lévi, mais s’était attaché au monde, et ne savait pas comment faire pour s’en détacher, pour devenir qui il était en réalité.
Comment Matthieu s’est-il sorti de cette situation inconfortable et comment est-il devenu stable et posé ? En suivant Jésus-Christ.
Relisons Marc 2:14 : « En passant, il vit Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit : Suis-moi. Lévi se leva, et le suivit. »
Lorsque Jésus passe devant Matthieu, il est Lévi, fils d’Alphée, le lévite instable qui se trouve dans une position inconfortable. Jésus l’appelle, et lorsque Matthieu le suit, il est appelé seulement Lévi. Matthieu est devenu qui il était en réalité, « le don de l’Éternel » qui s’attache à Dieu. Contrairement aux apparences, Matthieu était attaché à l’Éternel. Et contrairement à l’image que l’on a parfois de lui, il était quelqu’un de très cultivé, qui connaissait parfaitement la Loi de Moïse, qui connaissait parfaitement les coutumes juives.
Si l’on sait cela, on sait à qui s’adresse en particulier son Évangile : aux juifs de son époque, à qui il montre que Jésus est le Messie prophétisé par les prophètes, le Messie que tout le monde attend. Matthieu s’adresse particulièrement aux croyants qui ont une certaine culture religieuse afin qu’il se convertisse en acceptant la Vérité, Jésus-Christ. Matthieu, celui qui était instable, celui qui était dans une situation inconfortable, contraire à qui il était en vérité, montre qu’en suivant Jésus-Christ, il a trouvé la force de se dépouiller de tout ce qui le retenait dans le monde, notamment sa richesse et sa position sociale, pour suivre Jésus-Christ. Lui qui ne faisait pas le bien qu’il voulait et qui faisait le mal qu’il ne voulait pas (Romains 7:19), est devenu libre de ne pas faire ce qu’il ne voulait pas faire. C’est la grâce de la conversion.
C’est dans cette optique, en gardant cela à l’esprit, que l’on doit lire l’Évangile de Matthieu.
Notons que c’est Marc qui nous montre la conversion de Matthieu, qui passe de Lévi fils d’Alphée, à Lévi. Marc, celui qui claudiquait, qui n’était pas ferme dans sa foi, et dont son Évangile s’adresse à ceux qui doutent, Marc nous montre comment Jésus-Christ fait l’homme avec l’homme par la foi.
Souvent, on ne fait pas le bien que l’on a envie de faire et l’on fait le mal que l’on n’a pas envie de faire. On n’est pas libre, car soumis à son ego. Seule la conversion en Jésus-Christ nous rend libres. On n’est pas libre, car l’on ne sait pas qui l’on est en vérité. Notre esprit sait qui l’on est, mais l’ego ne veut pas que nous soyons nous, que l’on soit l’esprit que Dieu a créé à son image et à sa ressemblance. Et c’est là qu’il y a des conflits, qui vont se matérialiser dans les douleurs, la souffrance et la maladie.
Matthieu faisait un métier qui certes lui conférait une certaine position sociale confortable pour le monde. Matthieu était riche, mais il n’était pas heureux. Une bataille se livrait en lui-même. Son esprit voulait qu’il serve Dieu, son ego voulait garder sa position du monde. Et Jésus-Christ a libéré son esprit et Matthieu est devenu l’être que Dieu a créé à son image et à sa ressemblance, et a reçu son nom de Lévi.
Chacun de nous avons un nom spirituel que Dieu nous donnera au moment de la grande rencontre avec lui, un nom qui définit parfaitement qui nous sommes. Et les attributs de notre nom se trouvent dans le nom de notre ange gardien. Pour découvrir qui est votre ange, rendez-vous à cette page, et découvrez qui vous êtes en réalité.
Une dernière petite remarque : avez-vous noté qu’en Matthieu 10:2-4, Jacques est aussi appelé fils d’Alphée ?
Relisons Matthieu 10:2-4 : « Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère ; Philippe, et Barthélemy ; Thomas, et Matthieu, le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Cananite, et Judas l’Iscariot, celui qui livra Jésus. »
Il s’agit de Jacques le Mineur. On peut supposer que Matthieu et Jacques étaient frères, mais que Matthieu n’a pas voulu souligner son lien avec Jacques, car ce dernier ne le considérait plus comme son frère, parce que Matthieu était devenu un collaborateur. C’est pour cela que l’on a Matthieu le publicain, suivi de Jacques, fils d’Alphée. Cela pour souligner que Matthieu, parce que publicain, avait été renié de son père, et donc, même son frère l’avait renié. Mais il est redevenu fils d’Alphée, et espérons que les liens fraternels ont pu être reconstruits. Cela les Évangiles ne nous le disent pas, mais comme la grâce de Dieu s’opère partout et en tout, on peut l’espérer.
Soyez bénis.
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