Introduction au psaume 2

Psaume 2 – Partie I

Introduction – Verset 1

 

Le psaume 2 est, avec le psaume 1, une introduction générale du Livre des psaumes. Les deux psaumes introduisent tous les autres psaumes. Nous avions déjà expliqué le psaume 1, et nous avions dit que le psaume 1 est le premier conseil que Dieu donne à l’homme pour porter des fruits et se positionner dans la foi, celui de se tenir éloigné des personnes qui disent des mensonges. Dans le psaume 1, Dieu s’adresse aux Hébreux, puisque l’on est dans l’Ancien Testament, et par extension, après l’œuvre de Christ, aux enfants de Dieu. Au psaume 2, Dieu s’adresse aux rois et aux princes du monde, ainsi qu’aux nations et il met en évidence le reniement des hommes au Fils de Dieu, le Messie, d’abord par Israël puis par tous les peuples, et les conséquences de ne pas vouloir reconnaître le Messie. Ainsi, au psaume 1 Dieu s’adresse à chacun de nous en particulier. Au psaume 2, Il s’adresse aux peuples de la Terre ainsi qu’aux personnes (les rois et les princes) qui influencent les peuples.

 

Verset 1

« Pourquoi ces nations qui remuent, ces peuples qui murmurent en vain ? » (traduction de la Bible de Jérusalem)

« Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples ? » (traduction Louis Segond)

« Pourquoi les nations s’agitent-elles en tumulte et les peuples méditent-ils de vains projets ? »  (Traduction Auguste Crampon).

Lorsqu’on lit ce verset 1 dans les traductions françaises les plus courantes, on est face à une interrogation. Et l’on va voir que dans le texte en hébreu, ce n’est pas vraiment le cas. Regardons l’écriture de ce verset en hébreu.

L’œil averti verra dans ce premier verset une expression que l’on retrouve souvent dans les textes ougarites, des textes provenant d’une civilisation antique qui était établie à l’actuelle Syrie au IIe millénaire av. J.-C. Ces textes très anciens ont été mis en évidence récemment, en 1929, lors de fouilles archéologiques de Ras Shamra, site situé à une douzaine de kilomètres du port syrien de Lattaquié.

Ces fouilles archéologiques ont révélé une ville très ancienne, appelée Ougarit, une civilisation foisonnante aujourd’hui disparue. Et cette civilisation utilisait de nombreux savoirs mésopotamiens, égyptiens, égéens, hittites, et un nombre de textes considérables fut exhumé, certains rédigés en assyro-babyloniens, en Sumériens, d’autres avec des hiéroglyphes égyptiens, d’autres avec des hiéroglyphes hittites. Mais quelle fut la surprise des archéologues de découvrir, parmi ces textes très anciens, une nouvelle écriture, un nouveau système d’écriture cunéiforme très particulier ! Les scientifiques ont dénombré trente signes composant l’alphabet d’une langue ouest-sémitique et datant du XIV s. av. J.-C., ce qui en fait le plus riche et le plus ancien alphabet ouest-sémitique complet que l’on connaît. Et les linguistes, bien sûr, se sont mis au travail pour déchiffrer cette nouvelle langue à qui ils ont donné le nom d’ougaritique.

Et, ces textes ont cela de particulier qu’ils parlent d’une paix qui n’existe pas entre les nations, et ce premier verset de ce psaume, lorsqu’il est lu dans sa langue originelle en hébreu, reprend ce leitmotiv, cette tournure particulière que l’on trouve dans les textes ougaritiques, comme si l’auteur de ce texte a fait un clin d’œil à ce peuple disparu, qu’il a peut être côtoyé. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que Dieu les connaissait, et comme c’est l’Esprit de Dieu qui a inspiré les textes, on retrouve ce peuple qui énonce une vérité pour l’époque, et qui reste vraie pour toutes les époques. Les Ougarit avaient soulevé le fait que la paix entre les nations était impossible, et donc, avait pointé un problème, comme si les hommes avaient quelque chose en eux qui ne leur permettaient pas de s’entendre entre eux. Et ce psaume relève ce même problème, le fait que les hommes ne peuvent être en paix entre eux.

 

Les nations, en hébreu גּוֹי – gowy, qui signifie dans son sens large, nation, peuple, mais plus précisément, peuple non hébreu, ainsi que les descendants d’Abraham, et Israël. Donc, ici, Dieu s’adresse à tous les peuples de la Terre, à Israël d’abord, puis à tous les autres.

Il faut savoir qu’à l’origine, Dieu a institué trois nations, par les trois fils de Noé, Sem, Sham et Japhet. Toutes les nations ont été fondées à partir de ces trois nations initiales, et tous les peuples disparus ou qu’on connaît aujourd’hui descendent d’un des trois fils de Noé.

⇒ Le peuple de Sem

En hébreu, Sem signifie celui qui rend distinguable, connaissable. Sem est l’ancêtre des peuples arabo-asiatiques, et parmi ces peuples, on trouve Israël, première nation monothéiste, d’où sera issue la première religion monothéiste. C’est d’Israël qu’apparaîtra l’idée d’un Dieu unique. Donc, être antisémite signifie être anti toutes les nations qui étaient établies sur le territoire arabo-asiatique, et pas seulement être antijuif, puisque toutes les nations de ce grand territoire sont issues de peuples sémites. On voit bien que ce mot « antisémite » est très mal compris et utilisé, et qu’il ne désigne pas seulement Israël.

⇒ Le peuple de Cham

Cham, en hébreu, signifie chaud, bouillant. Symboliquement, il désigne tout ce qui est obtus, tout ce qui compresse, tout ce qui est bruni ou noirci par la chaleur. C’est une image, et cette image se rapporte à l’Afrique. Les peuples issus de Cham sont à l’origine des nations qui se sont établies en Afrique. On y retrouve les Égyptiens, les Éthiopiens… Cham est l’ancêtre des grandes civilisations techniques et mécaniques, des grandes civilisations avancées dans les sciences.

⇒ Le peuple de Japhet

En hébreu, Japhet signifie celui qui est ouvert, qui s’étend, celui qui se développe en beauté, en charme, celui qui a de l’attrait. Ce nom est composé de plusieurs lettres hébraïques et l’une des lettres symbolise la Croix, symbole de la protection et de l’Amour vainqueur. Le peuple de Japhet est l’ancêtre des nations européennes, ancêtre des civilisations porteuses du christianisme et de la philosophie, ancêtre des civilisations antistatiques et pédagogiques, comme la Grèce ou l’Italie par exemple.

Pour aller plus loin, lire l’article «Les Nations ».

Ces nations sont en tumulte, en hébreu רָגַשׁ – ragash, verbe qui, conjuguer au radical qal, comme c’est le cas dans notre texte, signifie être dans un tumulte, s’agiter. Donc les nations s’agitent, et l’on verra pourquoi elles s’agitent dans les études suivantes. Cette conjugaison montre que ce qui est dit reste vrai pour toutes les époques, c’est-à-dire que quelque soit l’époque où nous vivons, les peuples se sont agités, s’agitent et ils continueront à s’agiter jusqu’à la Fin des Temps. Ce verbe prend aussi le sens de comploter, conspirer.

 

Les populations ⇒ לְאוֹם – leom

Il s’agit de peuples, des nations, mais la racine de ce mot possède le sens de rassembler.

Donc, les peuples vont se rassembler, c’est-à-dire qu’ils s’unissent tous pour faire la même chose. Tous les peuples du monde vont faire la même chose. Quelle est cette chose ? Murmurer en vain. Donnons une définition du mot peuple. Il s’agit de personnes qui forment une masse et qui sont sous influence d’une autorité.

Murmurer ⇒ הָגָה – hagah, littéralement gémir, grogner, grommeler, prononcer, méditer, comploter, parler, rugir, combiner, imaginer, pousser des cris.

En vain ⇒ רִיק – riyq, littéralement vide, vanité, inutile, vain. Ce mot a donc une notion de vanité. C’est avec vanité, qui ne les mènera nulle part, que les populations, les peuples, les nations gémissent, grognent, complotent, méditent, parlent…

Ici, on y retrouve la cacophonie mondiale, tout le monde parle avec vanité, c’est-à-dire sans savoir, ou pense détenir un certain savoir, une connaissance qui les fait s’élever au-dessus de la masse voire au-dessus de Dieu.

Ainsi, le décor est planté. Dieu nous parle de nations qui s’agitent et qui font toutes la même chose : elles parlent, elles grognent, elles complotent… inutilement. Pourquoi inutilement ? Pourquoi font-elles cela ? Contre qui grognent-elles ? C’est la suite du psaume qui va nous le dire.

En effet, nous allons étudier ce psaume en cinq grandes parties :

→ Première partie – L’introduction, que nous venons de voir afin de poser le décor.

→ Partie II – les versets 2 à 3 pour comprendre qui sont les rebelles qui s’agitent sur Terre, et pourquoi ils s’agitent.

→ Partie III – les versets 4 à 5 pour comprendre la réaction de Dieu face à ces insensés.

→ Partie IV – les versets 6 à 9 pour comprendre qui est l’oint, le Messie, et sa Souveraineté.

→ Partie V – les versets 10 à 12, passage où Dieu s’adresse directement aux nations.

Soyez bénis,

 

Pour écouter la vidéo de cette étude

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