Osée 6 verset 6

Osée 6 verset 6

Ce que Dieu veut

 

Trop souvent, nous avons une lecture biaisée des textes bibliques, une lecture déformée par le prisme d’une doctrine religieuse et/ou par les traductions françaises des Bibles traditionnelles qui sont mises à disposition des croyants. La plupart de nos Bibles françaises ont été traduites à partir de la première traduction de la Bible en latin, la Vulgate. Ce travail de traduction des textes originels en hébreu pour l’Ancien Testament et en grec pour le Nouveau Testament a été attribué à Jérôme de Stridon (342 – 420). Cette version latine de la Bible s’est imposée dans l’Église et c’est à partir de la Vulgate que l’on a traduit la Bible en français, italien, espagnol, anglais… Cependant, il existe des erreurs de traduction, et l’on sait que la Vulgate a « rectifié » certains écrits qui ne collaient pas au dogme religieux qui était en train de se mettre en place. Ajoutons à cela que nos Bibles françaises sont toutes orientées, les traductions sont toutes orientées pour coller à une religion chrétienne, soit catholique, soit évangélique, soit protestante, soit orthodoxe… et donc ne donnent plus le vrai sens des textes originels. Dans cette série d’articles, nous allons regarder les textes originels et essayer d’en ressortir le véritable sens, afin de redonner la Parole de Dieu en vérité, non pas comme nous le voulons ou pour servir nos intérêts ou pour coller à une doctrine religieuse, mais comme Dieu Le veut.

Si l’on suit une religion, on doit faire des choses, comme des jeûnes, à des périodes de l’année, on doit suivre la doctrine et parfois, faire des rituels, des processions religieuses, honorer les « saints », offrir des sacrifices… Et j’en passe et des meilleurs. Mais en Vérité, Dieu nous demande-t-Il de faire tout cela ? Dieu nous demande-t-Il de s’infliger des privations qui vont meurtrir notre corps ? Des pénitences douloureuses ? Dieu nous demande-t-Il de faire des sacrifices ? Nous demande-t-Il des holocaustes ? Qu’est-ce qui plaît à Dieu ? Et la réponse est parvenue à l’homme par la bouche du prophète Osée. Dieu a parlé, mais l’homme n’a pas entendu, ou n’a pas voulu entendre.

 

Lisons ensemble cette Parole de Dieu en Osée 6:6  selon la traduction de Louis Segond, la plus répandue :

« Car j’aime la piété et non les sacrifices, et la connaissance de Dieu plus que les holocaustes ».

C’est l’Esprit de Dieu qui inspire cette parole au prophète, et Dieu ne peut être plus clair : Il aime la piété (attention, car ce mot a été mal traduit) et n’aime pas les sacrifices. Il aime la connaissance plus que les holocaustes. Pour le contexte, dans son discours, le prophète Osée demande à Israël de revenir à l’Éternel et dit au peuple qu’il doit s’appliquer à Le connaître et non à être religieux. Au verset 2 de ce passage, nous avons la prophétie du sacrifice de Jésus-Christ qui ressuscite le troisième jour, Jésus-Christ qui est mort pour expier tous nos péchés. Ce que nous devons faire, c’est de nous approcher de Lui, de Le chercher, et de Lui remettre nos péchés dans un travail de vérité, c’est-à-dire de s’humilier pour se voir en vérité, pas comme nous voulons paraître, mais comme nous sommes en vérité, c’est-à-dire des pécheurs.

Donnons la traduction de ce texte selon la Bible de juive complète de David H. Stern :

« Car ce que je désire, c’est la miséricorde, non les sacrifices, la connaissance de Dieu, plus que les holocaustes. »

Remarquez que dans cette traduction, on a préféré le mot « miséricorde » plutôt que piété. Sachant que la piété a pour définition la dévotion à Dieu et le respect de la religion, dans la Bible de Louis Segond, on induit le croyant à comprendre que Dieu aime qu’il respecte la religion, ce qui ne tient pas, puisque plus loin, Il dit ne pas aimer les holocaustes, ni les sacrifices ! Dieu ne se dédie jamais, donc il y a clairement un problème de traduction, un petit glissement qui brouille le sens réel du texte, et donc, qui ne permet pas de comprendre la Parole de Dieu en vérité. Regardons le sens en hébreu des mots qui ont été traduits par piété, sacrifice, connaissance et holocauste.

Piété ⇒ חֶסֶד – checed en hébreu dans le texte originel. Ce mot a été traduit par piété dans Louis Segond, par miséricorde, par bonté, par fidélité, par amour suivant d’autres traductions françaises.

En hébreu ce mot signifie bonté, miséricorde, fidélité, mais aussi un reproche, une honte lorsqu’il est au radical piel. Et en aucun cas la piété ! Donc, ce que recherche le Seigneur, ce qu’Il nous demande, c’est qu’on lui soit fidèle, que l’on soit bon, et la miséricorde, c’est-à-dire de pardonner et qu’Il nous pardonne. En aucun cas, il n’y a une notion de religion dans ce mot.

Et d’ailleurs, Jésus s’adressant aux pharisiens dira en Matthieu 9:13 : « Or allez, et apprenez ce que signifie cette parole : Je veux la miséricorde et non le sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs », reprenant et scellant la Parole de Dieu adressée au prophète Osée. Les pharisiens reprochaient à Jésus de manger avec des pécheurs. Les pharisiens suivaient la tradition religieuse, le Talmud, ils ne suivaient plus la Parole de Dieu, mais avaient ajouté de la parole à la Parole, et s’étaient enfermés dans une religion avec des croyances, des rituels, des coutumes qui n’avaient plus rien de biblique.

Sacrifice ⇒ זֶבַח – zebach, mot qui désigne le sacrifice dans son sens le plus large du terme, c’est-à-dire le sacrifice de justice, le sacrifice de lutte, le sacrifice aux choses mortes, le sacrifice de l’alliance, la pâque, le sacrifice annuel, l’offrande de remerciement. Dieu ne veut pas de toutes ces choses-là. La racine primaire de ce mot est זָבַח – zabach, qui signifie abattre, tuer, sacrifier, abattre pour le sacrifice, sacrifier, offrir en sacrifice. Sachez-le, chaque fois qu’une bête est abattue en l’honneur de Dieu, c’est du satanisme. D’ailleurs, dans la sorcellerie, on trouve de nombreux rituels sacrificiels où l’on tue un animal pour l’offrir à Satan. Dieu ne veut pas que l’on fasse cela, Il ne veut pas qu’on lui offre des animaux, que l’on tue des animaux, et Il ne veut aucun sacrifice, Il ne veut aucune offrande, simplement la miséricorde, la foi, la fidélité. Tous ces rituels religieux sacrificiels ne plaisent pas à Dieu.

Connaissance ⇒ דַּעַת – da`ath. Ce mot, en hébreu, désigne la perception, la sagesse, l’intelligence. Il est tellement important qu’il nous faut le décortiquer, car sa construction est particulière.

Les deux premières lettres  דע (dalet – ayin) est une racine biconsonantique qui symbolise tout ce qui se met en avant pour présenter quelque chose, pour que ce soit lu et compris.

La lettre ת (tav) symbolise la croix.

La connaissance de Dieu est en fait tout ce qui va mettre en avant la croix, c’est celui qui met la croix en avant, celui qui met d’abord la croix avant tout autre chose. C’est celui qui fait tout pour la gloire de Dieu, qui ne recherche pas sa propre gloire, mais celle de Dieu. Et son but c’est de toujours plaire à Dieu. Et pour cela, il faut connaître Dieu, pour savoir ce qui lui plaît. Dieu nous demande de le connaître, de faire l’effort de Le chercher, afin d’être renouvelé dans notre intelligence par la Sagesse de Dieu.

En Romains 12:2, nous lisons : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. »

Jésus-Christ nous appelle tous à être renouvelés dans notre intelligence, c’est-à-dire à recevoir la sagesse de Dieu et donc à s’armer de l’épée de l’Esprit et du casque du Salut. On retrouve ici toute la démarche du combat spirituel. Ce combat spirituel ne signifie pas faire de longues prières, réciter, offrir des sacrifices… mais à chercher Dieu pour être renouvelé dans notre intelligence par le Saint-Esprit. Ce combat spirituel consiste à s’établir dans une relation de confiance avec Dieu, c’est la foi, à Lui parler, à L’écouter en lisant sa Parole, à réfléchir sur sa Parole, et à chercher à toujours vouloir lui plaire en respectant sa Parole, et donc à rechercher toujours Sa gloire et non la nôtre. Ce travail commence toujours par la repentance, c’est-à-dire accepter de voir en vérité son état de pécheur et remettre tout au Seigneur Jésus-Christ qui va nous renouveler. C’est la nouvelle naissance. Voilà ce qui plaît à Dieu. Celui qui fait des sacrifices, celui qui prie dix heures par jour, qui se flagelle, qui s’inflige des privations… celui-là est dans la religiosité et il n’a rien compris. Il n’a aucune connaissance de Dieu.

Holocauste ⇒ עוֹלָה – `olah, littéralement, offrande entièrement consumée. L’holocauste est donc un sacrifice où la victime est entièrement brûlée en l’honneur d’un dieu ou d’une idéologie.

Les Grecs pratiquaient ces rituels qui étaient appelés chthoniens, l’ἐνάγισμα / enágisma, ils étaient aussi pratiqués chez les Juifs qui l’appelaient korban ’olah et par d’autres sociétés anciennes, notamment le culte de Moloch qui était pratiqué par les Philistins et les Phéniciens à Canaan entre 1550 et 300 av. J.-C. et qui consistait à faire passer par le feu des enfants offert à la divinité. On commence à comprendre le caractère satanique des holocaustes.

Ce terme apparaît dans l’Ancien Testament avec le sens de sacrifice propitiatoire lorsque Noé remercie Dieu après le déluge : « Noé bâtit un autel à l’Éternel ; il prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et il offrit des holocaustes sur l’autel » (Genèse 8:20). On remarquera que ce n’est pas Dieu qui a demandé à Noé de Lui offrir des animaux passés par le feu, mais c’est Noé qui prit l’initiative de le faire. Au verset suivant on peut lire : « L’Éternel sentit une odeur agréable, et l’Éternel dit en son cœur : Je ne maudirai plus la terre, à cause de l’homme, parce que les pensées du cœur de l’homme sont mauvaises dès sa jeunesse ; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l’ai fait. » En hébreu, il n’est pas écrit que cette odeur de l’holocauste était agréable à Dieu. Noé a pris des animaux considérés faussement, par croyance humaine, comme purs, et il les a sacrifiés. Il a sacrifié des animaux que Dieu venait de sauver du déluge par l’arche. Ce qui monta à Dieu, c’est l’odeur de ce sacrifice d’animaux purs, qui venaient d’être sauvés par Dieu et tués par l’homme, et Dieu a dit que les pensées de l’homme étaient mauvaises dès sa jeunesse, car cette pensée de sacrifier des animaux est mauvaise et vient de l’ego et non de Dieu. Dieu a pris ici la décision d’éduquer l’homme, et c’est pour cela qu’il s’est fait chair, pour nous enseigner directement, pour nous éduquer.

En vérité, ce que Dieu nous demande ce ne sont pas des rituels religieux, mais une véritable relation avec Lui. Vouloir retourner à Dieu, vouloir Le connaître et vouloir lui plaire. Et ce travail d’un retour à Dieu, de vouloir connaître Dieu en Vérité s’accompagne d’une promesse, celle que l’on peut lire en Osée 6:2-3 : « Il nous rendra la vie dans deux jours ; le troisième jour il nous relèvera, Et nous vivrons devant lui. Connaissons, cherchons à connaître l’Éternel ; Sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore. Il viendra pour nous comme la pluie, comme la pluie du printemps qui arrose la terre. »

Et nous avons ici la prophétie de Jésus-Christ qui a pris sur Lui tous les péchés du monde, qui a payé nos dettes et nous offre la miséricorde, afin que nous puissions être justifiés devant le Père. Merci Jésus-Christ ! Le péché c’est tout ce qui nous éloigne de Dieu. Le péché c’est ce qui nous empêche d’aller à Jésus-Christ. Le péché c’est ce qui nous fait oublier Dieu. Acceptons en vérité toutes les fois où nous avons oublié Dieu, toutes les fois où l’on a parlé et agi sans Dieu, et retournons à Lui, cherchons à Le connaître, cherchons à être éduqués par le seul Éducateur. C’est cela que Dieu nous demande, pas de faire semblant de paraître « aimer » Dieu, comme les pharisiens en suivant une religion pour se donner bonne conscience. Soyez bénis.

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